Discussion:
WIMBLEDON...
(trop ancien pour répondre)
MELMOTH
2023-10-06 03:05:18 UTC
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Vendredi...4H30 du Matin...Seconde Nuit blanche de la Semaine,
consacrée à ce qui reste une des Oeuvres orchestrales les plus
énigmatiques, fascinantes, sensuelles, érotiques, mystérieuses,
difficiles à analyser (Zimmermann, Barraqué et Boulez s'y sont
essayés...J'ai Peur de n'avoir pas tout compris, hein)...Vous avez
évidemment deviné, Ô Amis mélosicoframciens©...J'ai parlé de *JEUX* de
l'Ami Claude de France...

Qui d'autre que Lui aurait eu l'Idée de composer une telle Partition
pour le Ballet de Nijinsky, et racontant la passionnante Histoire d'une
Balle de Tennis, dans un Parc obscur propice aux pires Turpitudes, vous
vous en doutez, hen, Bande de Satyres...

Comme Dabe, J'ai écouté et comparé les quelques 26 Enregistrements de
Ma melmothéenne Collection, en Me focalisant essentiellement sur
Quelques-Unes d'entre Elles, Toutes plus extraordinaires les Unes que
les Autres...Évidemment *MAP*, créateur de l'Oeuvre (deux semaines
avant celle du Sacre, ce qui la fit paraître quasiment inaperçue,
forcément), *Boulez* (Sony > DG), *Martinon*, *De Sabata*,
*Inghelbrecht*, et autres *Jordan* (Armin) ou *Rosenthal*...

Mais le Meilleur reste évidemment l'nregistrement depuis des Lustres
épuisé, introuvable, J'ai parlé de Celui du fabuleux *Jean TOULET*...On
ne peut en effet diriger cette Partition avec plus de Vivacité,
d'Intelligence, d'Attention aux Détails d'Articulation et de
Timbres...On ne peut qu'admirer le Modelé de la Pâte orchestrale,
l'Équilibre des Timbres, la Richesse des Nuances...Jeux inquiétants et
voluptueux qui Nous conduisent au Coeur du Mystère debussyste, qui Noue
emporte dans un Tourbillon à la Fois capricieux et irrésistible...Un
grand Merci à vous, Maestro TOULET !...
Marcel grouillard
2023-10-06 03:27:05 UTC
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Vendredi...4H30 du Matin...Seconde Nuit blanche de la Semaine, consacrée à ce
qui reste une des Oeuvres orchestrales les plus énigmatiques, fascinantes,
sensuelles, érotiques, mystérieuses, difficiles à analyser (Zimmermann,
Barraqué et Boulez s'y sont essayés...J'ai Peur de n'avoir pas tout compris,
hein)...Vous avez évidemment deviné, Ô Amis mélosicoframciens©...J'ai parlé
de *JEUX* de l'Ami Claude de France...
Qui d'autre que Lui aurait eu l'Idée de composer une telle Partition pour le
Ballet de Nijinsky, et racontant la passionnante Histoire d'une Balle de
Tennis, dans un Parc obscur propice aux pires Turpitudes, vous vous en
doutez, hen, Bande de Satyres...
Comme Dabe, J'ai écouté et comparé les quelques 26 Enregistrements de Ma
melmothéenne Collection, en Me focalisant essentiellement sur Quelques-Unes
d'entre Elles, Toutes plus extraordinaires les Unes que les
Autres...Évidemment *MAP*, créateur de l'Oeuvre (deux semaines avant celle du
Sacre, ce qui la fit paraître quasiment inaperçue, forcément), *Boulez* (Sony >
DG), *Martinon*, *De Sabata*, *Inghelbrecht*, et autres *Jordan* (Armin) ou
*Rosenthal*...
Mais le Meilleur reste évidemment l'nregistrement depuis des Lustres épuisé,
introuvable, J'ai parlé de Celui du fabuleux *Jean TOULET*...On ne peut en
effet diriger cette Partition avec plus de Vivacité, d'Intelligence,
d'Attention aux Détails d'Articulation et de Timbres...On ne peut qu'admirer
le Modelé de la Pâte orchestrale, l'Équilibre des Timbres, la Richesse des
Nuances...Jeux inquiétants et voluptueux qui Nous conduisent au Coeur du
Mystère debussyste, qui Noue emporte dans un Tourbillon à la Fois capricieux
et irrésistible...Un grand Merci à vous, Maestro TOULET !...
Prose de Trissotin...
--
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Ad Musicam
2023-10-06 04:13:51 UTC
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Post by MELMOTH
Vendredi...4H30 du Matin...Seconde Nuit blanche de la Semaine,
consacrée à ce qui reste une des Oeuvres orchestrales les plus
énigmatiques, fascinantes, sensuelles, érotiques, mystérieuses,
difficiles à analyser (Zimmermann, Barraqué et Boulez s'y sont
essayés...J'ai Peur de n'avoir pas tout compris, hein)...Vous avez
évidemment deviné, Ô Amis mélosicoframciens©...J'ai parlé de *JEUX* de
l'Ami Claude de France...
Qui d'autre que Lui aurait eu l'Idée de composer une telle Partition
pour le Ballet de Nijinsky, et racontant la passionnante Histoire d'une
Balle de Tennis, dans un Parc obscur propice aux pires Turpitudes, vous
vous en doutez, hen, Bande de Satyres...
Comme Dabe, J'ai écouté et comparé les quelques 26 Enregistrements de
Ma melmothéenne Collection, en Me focalisant essentiellement sur
Quelques-Unes d'entre Elles, Toutes plus extraordinaires les Unes que
les Autres...Évidemment *MAP*, créateur de l'Oeuvre (deux semaines
avant celle du Sacre, ce qui la fit paraître quasiment inaperçue,
forcément), *Boulez* (Sony > DG), *Martinon*, *De Sabata*,
*Inghelbrecht*, et autres *Jordan* (Armin) ou *Rosenthal*...
Mais le Meilleur reste évidemment l'nregistrement depuis des Lustres
épuisé, introuvable, J'ai parlé de Celui du fabuleux *Jean TOULET*...On
ne peut en effet diriger cette Partition avec plus de Vivacité,
d'Intelligence, d'Attention aux Détails d'Articulation et de
Timbres...On ne peut qu'admirer le Modelé de la Pâte orchestrale,
l'Équilibre des Timbres, la Richesse des Nuances...Jeux inquiétants et
voluptueux qui Nous conduisent au Coeur du Mystère debussyste, qui Noue
emporte dans un Tourbillon à la Fois capricieux et irrésistible...Un
grand Merci à vous, Maestro TOULET !...
Ansermet avec l'orchestre de la NBC en concert en 1948 est vraiment passionnant.
J'admire plus que tout Maderna dans cette oeuvre. Son interprétation a marqué Messiaen et tous ceux qui ont alors "redécouvert" l'oeuvre grace à lui.
MELMOTH
2023-10-06 05:34:24 UTC
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Post by Ad Musicam
Ansermet avec l'orchestre de la NBC en concert en 1948 est vraiment passionnant.
J'admire plus que tout Maderna dans cette oeuvre. Son interprétation a marqué
Messiaen et tous ceux qui ont alors "redécouvert" l'oeuvre grace à lui.
J'ai _évidemment_ écouté les _deux_ enregistrements d'*Ansermet* et
celui de Maderna, hein !...

Après en avoir délibéré avec MAPV (MonAmiPol&Mil), Nous avons décidé de
notre Podium :

1 - *MAP*...Ça va de Nous...
2 - *Maderna*...
3 - *Boulez (Sony)...

6 Hors Concours : Maestro *Toulet*...
Paul & Mick Victor
2023-10-06 09:05:36 UTC
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Après en avoir délibéré avec MAPV (MonAmiPol&Mil), Nous avons décidé de notre
Je me fous éperdument de savoir qui est "le meilleur". Ça ne
m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, en revanche, c'est l'intrigue.
Histoire de balle de tennis ? Mon khul ! Il s'agit en fait d'une
partouze. Et on fait écouter ça à des enfants ? "Jeux" est une œuvre
absolument dégueulasse, qui devrait être interdite aux moins de
dix-huit ans.

Je me réfère au manuscrit annoté par Debussy, Nijinsky et Diaghilev.
https://tinyurl.com/mr7y9pbh

Document passionnant, puisqu'au-dessus de la réduction pour piano,
Debussy indique les différentes scènes et l'évolution de l'intrigue. Il
y a d'autres indications (de Nijinsky ou Diaghilev ?), en russe. Déjà
que le russe n'est pas une langue facile, quand c'est écrit d'une
écriture de cochon, c'est complètement incompréhensible. Je suppose
qu'il s'agit d'indications chorégraphiques.

L'histoire se déroule : "La nuit dans un parc dont les allées sont
nettement dessinées et bordées de petits arbustes. En l'air des globes
électriques dont la lumière reflète sur le sable le dessin formé par
les feuilles endormies des arbres."

Une balle de tennis tombe au milieu de la scène, avant qu'apparaisse un
personnage faunesque (on peut penser que c'est lui qui a lancé la
balle) : "Un jeune homme en costume de tennis, la raquette haute,
traverse la scène en bondissant. Puis il disparaît." La "raquette"
haute, c'est évidemment une image. Et pour ce qui est du tennis, on n'y
croit pas une seconde. D'une part, on joue rarement au tennis la nuit,
dans un parc désert, d'autre part, on ne joue pas au tennis tout seul.
Pour bien vous mettre dans l'esprit du ballet, remplacez d'emblée
"tennis" par "pénis", "raquette" par "quéquette" et "danser" par
"baiser", vous serez dans l'ambiance générale.

"Du fond, à gauche, apparaît la première jeune fille, craintive et
curieuse, et qui fait signe de venir à quelqu'un qu'on ne voit pas." On
imagine un peu ce que cherche une jeune fille "craintive et curieuse",
la nuit, dans un parc désert. On s'aperçoit qu'elle appelle sa copine,
qui arrive à son tour.

Bon, on ne va pas rentrer dans toutes les péripéties, qui se résume
(ici, une grossière faute d'accord pour donner aux sentencieux de
service l'occasion de ramener leur insignifiance pontifiante) en
quelques phrases. Le joueur de pénis à la quéquette haute invite la
première jeune fille à baiser. Comme elle accepte, l'autre fait la
gueule, s'ennuie, "La seconde jeune fille se décide à danser seule",
comprenez : se joue un solo de mandoline avec un doigt agile et
fripon), puis en a marre, et va aguicher le pénisman, qui finit par
baiser avec elle à son tour, ce qui rend triste la première, délaissée.
Comme elle fait mine de s'en aller, la deuxième la retient et la
console (duo saphique). C'est alors que "le jeune homme intervient en
écartant leurs têtes. Il tâche de leur faire comprendre qu'il n'y a
vraiment pas de quoi pleurer, ni matière à drame. Qu'elles regardent
autour d'elles : la beauté de la nuit, la [féérie ?] de la lumière.
Tout leur conseille de se laisser aller à leur fantaisie. Il entrerait
pour eux trois des joies inconnues et l'ivresse de danser (!) à trois."

Ce point d'exclamation entre parenthèses, de la main de Debussy
lui-même, indique clairement que "danser" n'est qu'une image, et qu'il
faut comprendre bien autre chose.

Pensent-elles, comme le gars des Bronzés, que "déjà qu'à deux c'est
dégueulasse, à trois, c'est immonde" ? En tout cas, elles hésitent :
"Elles n'osent pas encore, mais sont déjà à demi consentantes."
Finalement, elles se laissent tenter, se prennent au jeu, et confirment
ce qu'on avait deviné depuis longtemps : ce sont deux fières salopes
qui se tiennent mieux sur le dos qu'une chèvre sur ses cornes, comme
disait ma grand-mère. Et arrive un passage "Qui doit être quelque chose
comme le triomphe de […] (je n'arrive pas à déchiffrer le mot), car à
partir de ce moment, les deux jeunes filles sont comme de petites
bacchantes ivres."

Mais les ébats sont interrompus : "Une balle de tennis tombe à leurs
pieds" (sans doute un autre joueur qui passe par là avec la raquette
haute). "Surpris et effrayés, ils se […] (je n'arrive pas à déchiffrer)
en bondissant et disparaissent dans les profondeurs du parc nocturne."
Ce en quoi ils ont tort, car si à trois c'est immonde, à quatre ce doit
être absolument ignoble, donc 'achement meilleur encore.

Tout simplement écœurant.
--
Paul & Mick Victor
Écœuré
MELMOTH
2023-10-06 09:45:44 UTC
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Post by Paul & Mick Victor
Tout simplement écœurant.
Je savais que tu serais d'Accord avec MOI...
Ad Musicam
2023-10-06 19:26:31 UTC
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Post by Paul & Mick Victor
Après en avoir délibéré avec MAPV (MonAmiPol&Mil), Nous avons décidé de notre
Je me fous éperdument de savoir qui est "le meilleur". Ça ne
m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, en revanche, c'est l'intrigue.
Histoire de balle de tennis ? Mon khul ! Il s'agit en fait d'une
partouze. Et on fait écouter ça à des enfants ? "Jeux" est une œuvre
absolument dégueulasse, qui devrait être interdite aux moins de
dix-huit ans.
Je me réfère au manuscrit annoté par Debussy, Nijinsky et Diaghilev.
https://tinyurl.com/mr7y9pbh
Document passionnant, puisqu'au-dessus de la réduction pour piano,
Debussy indique les différentes scènes et l'évolution de l'intrigue. Il
y a d'autres indications (de Nijinsky ou Diaghilev ?), en russe. Déjà
que le russe n'est pas une langue facile, quand c'est écrit d'une
écriture de cochon, c'est complètement incompréhensible. Je suppose
qu'il s'agit d'indications chorégraphiques.
L'histoire se déroule : "La nuit dans un parc dont les allées sont
nettement dessinées et bordées de petits arbustes. En l'air des globes
électriques dont la lumière reflète sur le sable le dessin formé par
les feuilles endormies des arbres."
Une balle de tennis tombe au milieu de la scène, avant qu'apparaisse un
personnage faunesque (on peut penser que c'est lui qui a lancé la
balle) : "Un jeune homme en costume de tennis, la raquette haute,
traverse la scène en bondissant. Puis il disparaît." La "raquette"
haute, c'est évidemment une image. Et pour ce qui est du tennis, on n'y
croit pas une seconde. D'une part, on joue rarement au tennis la nuit,
dans un parc désert, d'autre part, on ne joue pas au tennis tout seul.
Pour bien vous mettre dans l'esprit du ballet, remplacez d'emblée
"tennis" par "pénis", "raquette" par "quéquette" et "danser" par
"baiser", vous serez dans l'ambiance générale.
"Du fond, à gauche, apparaît la première jeune fille, craintive et
curieuse, et qui fait signe de venir à quelqu'un qu'on ne voit pas." On
imagine un peu ce que cherche une jeune fille "craintive et curieuse",
la nuit, dans un parc désert. On s'aperçoit qu'elle appelle sa copine,
qui arrive à son tour.
Bon, on ne va pas rentrer dans toutes les péripéties, qui se résume
(ici, une grossière faute d'accord pour donner aux sentencieux de
service l'occasion de ramener leur insignifiance pontifiante) en
quelques phrases. Le joueur de pénis à la quéquette haute invite la
première jeune fille à baiser. Comme elle accepte, l'autre fait la
gueule, s'ennuie, "La seconde jeune fille se décide à danser seule",
comprenez : se joue un solo de mandoline avec un doigt agile et
fripon), puis en a marre, et va aguicher le pénisman, qui finit par
baiser avec elle à son tour, ce qui rend triste la première, délaissée.
Comme elle fait mine de s'en aller, la deuxième la retient et la
console (duo saphique). C'est alors que "le jeune homme intervient en
écartant leurs têtes. Il tâche de leur faire comprendre qu'il n'y a
vraiment pas de quoi pleurer, ni matière à drame. Qu'elles regardent
autour d'elles : la beauté de la nuit, la [féérie ?] de la lumière.
Tout leur conseille de se laisser aller à leur fantaisie. Il entrerait
pour eux trois des joies inconnues et l'ivresse de danser (!) à trois."
Ce point d'exclamation entre parenthèses, de la main de Debussy
lui-même, indique clairement que "danser" n'est qu'une image, et qu'il
faut comprendre bien autre chose.
Pensent-elles, comme le gars des Bronzés, que "déjà qu'à deux c'est
"Elles n'osent pas encore, mais sont déjà à demi consentantes."
Finalement, elles se laissent tenter, se prennent au jeu, et confirment
ce qu'on avait deviné depuis longtemps : ce sont deux fières salopes
qui se tiennent mieux sur le dos qu'une chèvre sur ses cornes, comme
disait ma grand-mère. Et arrive un passage "Qui doit être quelque chose
comme le triomphe de […] (je n'arrive pas à déchiffrer le mot), car à
partir de ce moment, les deux jeunes filles sont comme de petites
bacchantes ivres."
Mais les ébats sont interrompus : "Une balle de tennis tombe à leurs
pieds" (sans doute un autre joueur qui passe par là avec la raquette
haute). "Surpris et effrayés, ils se […] (je n'arrive pas à déchiffrer)
en bondissant et disparaissent dans les profondeurs du parc nocturne."
Ce en quoi ils ont tort, car si à trois c'est immonde, à quatre ce doit
être absolument ignoble, donc 'achement meilleur encore.
Tout simplement écœurant.
--
Paul & Mick Victor
Écœuré
Les quelques photos de la production originale calmeront les ardeurs de chacun...
À noter que le projet de départ envisageait le thème de l'homosexualité agrémenté d'un crash d'avion...
Pour ma part, j'avoue que toute tentative de suivre l'argument à l'écoute donne surtout une impression de franc ridicule.
Affaire de sensibilité ?
Paul & Mick Victor
2023-10-07 08:42:55 UTC
Permalink
Post by Ad Musicam
Pour ma part, j'avoue que
toute tentative de suivre l'argument à l'écoute donne surtout une impression
de franc ridicule. Affaire de sensibilité ?
Musique pure versus musique à programme ? Je me poserai d'abord la
question : un compositeur plaque-t-il un argument sur une musique, ou
une musique sur un argument ? Qu'est-ce qui vient d'abord ? L'œuf ou la
poule ? La musique ou l'histoire ? J'ai envie de dire que logiquement,
l'histoire, l'argument, le thème, vient généralement avant la musique.
C'est comme pour une musique de film. On ne tourne pas un film à partir
d'une musique (encore que… Il y a peut-être eu des expériences en ce
sens, chez les surréalistes ou les mouvements d'avant-garde, mais aucun
exemple ne me vient à l'esprit). C'est après avoir vu le film que le
compositeur concocte une musique qui colle le mieux possible aux image
(ou parfois même en direct : ainsi la superbe bande son improvisée par
Miles Davis et ses acolytes (Barney Willen, Kenny Clarke, René
Urtreger, Pierre Michelot, excusez du peu), pour Ascenseur pour
l'échafaud.

Bon, dans le cas de Jeux, l'histoire est particulièrement con-con,
jette la corde. On ne peut pas vraiment dire qu'elle magnifie la
musique. Mais voyons d'autres œuvres : je ne peux pas, pour ma part,
écouter Petrouchka sans me représenter la marionette, la place du
marché grouillante et bruyante, la chambre du Maure. Je ne peux pas
écouter la Création du monde sans évoquer cette boule de magma qui
gravite dans l'espace et les singes qui jacassent dans les arbres. Je
ne peux pas écouter l'Apprenti sorcier sans qu'apparaisse en
arrière-plan Mickey, son seau d'eau et son balai, et la Moldau sans
l'évocation du Danube serait impensable. En revanche, je peux très bien
écouter la symphonie Jupiter sans penser à Macron, ou la symphonie
Londres sans penser à Charles III. Je peux très bien écouter la sonate
La Tempête sans y chercher à tout prix une tempête, qui d'ailleurs ne
s'y trouve pas. Le titre a été donné en référence à la pièce de
Shakespeare.

En conclusion, je pense que cela dépend des œuvres. Certaines collent
tellement à leur argument qu'on ne peut l'occulter. D'autres n'ont
qu'un rapport lointain et peuvent parfaitement s'écouter sans rien
connaître de l'histoire ou de la source qui les a inspirées. Pas besoin
d'avoir lu Nietzsche pour apprécier Ainsi parlait Zarathoustra
(toutefois, connaître le 2001 de Kubrick sera un plus). Mais coquille
en soie, pardon, quoi qu'il en soit, il n'est jamais inutile, avant
d'écouter une œuvre (ou après), de se documenter sur ses sources.
Peut-on apprécier pleinement le Roi des Aulnes sans connaître le poème
de Goethe ? Quelle est l'histoire de ce Mazeppa racontée par Liszt ?
L'ignorer, c'est se priver d'une dimension importante de l'œuvre.
Qu'est-ce donc que cet Omphale dont Saint-Saëns fait bourdonner le
rouet ? Le con-sommateur moyen se contentera d'écouter le poème
symphonique, remarquera éventuellement que, oui, après tout, ça
pourrait évoquer un rouet. Puis il remettra le Cd dans son boitier, et
le rangera sur l'étagère, au milieu de 20.000 autres. Et qui sait même
s'il ne poussera pas l'outrecuidance, le bougre, jusqu'à intervenir sur
un forum pour conseiller les "meilleures" interprétations ? Si, si, ça
existe, des gens comme ça ! Les pauvres ! Le musilomane© digne de ce
nom aura, lui, à cœur de lire le poème de Hugo : "Des aiguilles, du
fil, des boites demi-closes, / Les laines de Milet, peintes de pourpre
et d'or, / Emplissent un panier près du rouet qui dort." Il sourira au
poème d'Apollinaire : "Le cul / D’Omphale / Vaincu / S’affale. / –
« Sens tu / Mon phalle / Aigu ? / – « Quel mâle !… / Le chien / Me
crève !… / Quel rêve ?… / – … Tiens bien ? » / Hercule / L’encule." Il
mettra ce rouet en parallèle avec celui des Romances sans paroles de
Mendelssohn, de la Marguerite de Schubert, des fileuses du Vaisseau
Fantôme, de la Chanson du rouet de Ravel, bref, loin d'être un
con-sommateur, il sera un esprit curieux, insatiable, et il enrichira
ainsi son écoute de mille références, de mille connexions, de mille
fils d'Ariane, qui formeront un vaste réseau. Connaissances qui ne
seront pas perdues. Telles mille gemmes précieuses enfermées dans un
vieux coffre au grenier poussiéreux de la mémoire, elles se
réveilleront un jour ou l'autre dans d'autres auditions, dans d'autres
circonstances, telle toile de Raphaël rappellera telle pièce de Liszt,
tel concerto de Bach évoquera tel film de Bergman, un paysage enneigé
ramènera à un prélude de Debussy, un ruisseau courant entre deux
collines fera rejaillir un quatuor de Schubert.

Comment vous dites ? Vous n'avez pas le temps ? Vous avez autre chose à
faire ? Ça, c'est ballot ! Et bien, mes gueux, courez vite où le devoir
vous appelle. Chacun, dans la vie, a ses priorités.
--
Paul & Mick Victor
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or.
Alain CF
2023-10-22 10:41:15 UTC
Permalink
la Moldau sans l'évocation du Danube
serait impensable.
Pourquoi ça ?

[j'en profite pout te remercier de tes nombreux messages érudits. Comme
d'autres, je les archive pour les lire attentivement plus tard].
Paul-Olivier Margail
2023-10-06 21:21:20 UTC
Permalink
Post by Paul & Mick Victor
(...)
Et arrive un passage "Qui doit être quelque chose
comme le triomphe de […] (je n'arrive pas à déchiffrer le mot),
Nijinsky. Mais j'ai un doute sur "triomphe" orthographié avec 2 "h"...
--
P-Ol, dépanneur
Jean Toulet
2023-10-07 16:00:11 UTC
Permalink
Post by MELMOTH
1 - *MAP*...Ça va de Nous...
2 - *Maderna*...
3 - *Boulez (Sony)...
6 Hors Concours : Maestro *Toulet*...
C'est qui, ce *maestro*? C'qu'y vient foutre là?

Tu peux expliquer?

Jazzmicalement,

Jean Toulet- SontTorchésOuQuoi?
Ad Musicam
2023-10-08 19:44:32 UTC
Permalink
Post by MELMOTH
Post by Ad Musicam
Ansermet avec l'orchestre de la NBC en concert en 1948 est vraiment passionnant.
J'admire plus que tout Maderna dans cette oeuvre. Son interprétation a marqué
Messiaen et tous ceux qui ont alors "redécouvert" l'oeuvre grace à lui.
J'ai _évidemment_ écouté les _deux_ enregistrements d'*Ansermet* et
celui de Maderna, hein !...
Après en avoir délibéré avec MAPV (MonAmiPol&Mil), Nous avons décidé de
1 - *MAP*...Ça va de Nous...
2 - *Maderna*...
3 - *Boulez (Sony)...
6 Hors Concours : Maestro *Toulet*...
Je me permets de préciser les versions auxquelles je faisais référence.
L'enregistrement DECCA d'Ansermet avec l'orchestre de la Suisse Romande est un classique unanimement célébré au fil du temps (encore récemment par Diapason). Mais ce n'est pas cet enregistrement que j'invitais à écouter. La copie d'un très rare acétate gravé à New York en 1948 par la NBC est restée inconnue pendant plus de soixante-dix ans...à peine remarquée dans le très très petit cercle des collectionneurs pirates d'acétates issus de la NBC.
Le concert a enfin été publié par Andrew Rose de Pristine Classical il y a... six ou sept mois !
Rien à voir avec l'enregistrement de l'OSR ! Une incroyable découverte. Une sorte de blancheur crue vient paradoxalement amplifier le mystère nocturne. Je réécoute cette merveille pendant que je rédige ce bref message.
De Maderna subsistent (au moins) deux versions : Berlin en 1964 avec l'orchestre de la radio et 1968 avec le National depuis le festival de Royan.
Berlin avait été publié par Arkadia et se trouve sur Youtube.
La version de 1968 est publiée par "Studio Saint Laurent" dans un magnifique transfert. Disponible également en ligne sur France musique, me semble-t-il.

Monteux est en effet inoubliable. Là encore, plusieurs témoignages de "jeux"...ce qui permet de ne surtout pas chercher à choisir mais d'accepter définitivement la complexité plurielle de l'écoute !

Ad Musicam
-
PrécisionS
MELMOTH
2023-10-06 05:47:01 UTC
Permalink
Post by Ad Musicam
Ansermet avec l'orchestre de la NBC en concert en 1948 est vraiment passionnant.
J'admire plus que tout Maderna dans cette oeuvre. Son interprétation a
marqué Messiaen et tous ceux qui ont alors "redécouvert" l'oeuvre grace à
lui.
J'ai _évidemment_ écouté les _deux_ enregistrements d'*Ansermet* et
celui de *Maderna*, hein !...

Après en avoir délibéré avec MAPM (MonAmiPol&Mil), Nous avons décidé de
notre Podium :

1 - *MAP*...Ça va de Nous...
2 - *Maderna*...
3 - *Boulez* (Sony)...

6 Hors Concours : Maestro *Toulet*...(Il M'a fallu du Temps pour
convaincre MAPM)...
Jean Toulet
2023-10-09 18:33:24 UTC
Permalink
Post by MELMOTH
1 - *MAP*...Ça va de Nous...
2 - *Maderna*...
3 - *Boulez* (Sony)...
6 Hors Concours : Maestro *Toulet*...(Il M'a fallu du Temps pour
convaincre MAPM)...
OùQu'IlEst! OùQu'IlEst! cestui bestiau de Paulémick de mes deux
J'Y garde chien de ses chats

Jazzmicalement,
Jean Toulet - NonMaisAllôQuoi...
Paul & Mick Victor
2023-10-09 21:58:28 UTC
Permalink
Post by Jean Toulet
OùQu'IlEst! OùQu'IlEst! cestui bestiau de Paulémick de mes deux
J'Y garde chien de ses chats
Ce ne sont pas "mes" chats. Ce sont des chats qui me font l'honneur et
l'amitié de vivre sous mon toit. Et l'hospitalité étant chose sacrée,
autant dire qu'on n'y touche pas ! Jamais !

On sait que je ne suis guère porté sur les podiums, les hit-parades,
les concours d'interprétations, mais là, quand Melmoth m'a fait écouter
la version Toulet, j'ai bien dû me rendre à l'évidence. Ça écrase de
loin Maderna, Boulez, Monteux, etc. Comment ne pas être admiratif
devant cette baguette nerveuse qui s'affermit encore dans les points de
tension, mais reste toujours moelleuse, dure sans être jamais
agressive, rigide sans être jamais brutale ? Comme elle sait donner du
plaisir, cette baguette !
--
Paul & Mick Victor
Madame a bien de la chance
Jean Toulet
2023-10-09 17:08:39 UTC
Permalink
Post by MELMOTH
Vendredi...4H30 du Matin...Seconde Nuit blanche de la Semaine,
consacrée à ce qui reste une des Oeuvres orchestrales les plus
énigmatiques, fascinantes, sensuelles, érotiques, mystérieuses,
difficiles à analyser (Zimmermann, Barraqué et Boulez s'y sont
essayés...J'ai Peur de n'avoir pas tout compris, hein)
Est-on sûr que nos maîtres analystes aient vraiment compris?
Voyons comment trois d'entre eux s'en sont tiré (textes
intégralement extraits de livres dont je donne le titre)

----------------------------------------------------------
1- Lucien Rebatet (une histoire de la musique)

... Debussy poursuit dans Jeux en le poussant de plus en plus
loin le morcellement de la forme que l' on observe déjà dans
certaines parties de La Mer et dans Iberia, il pourchasse les
derniers résidus de métier automatique, brise toute symétrie
pour créer une instabilité constante de la musique qui n' est
pas, comme on l'a cru d' abord ,une déliquescence, puisque
l' oeuvre est commandée par un tempo assurant son unité.
Pierre Boulez a très bien noté "l'avènement d' une forme
musicale qui, se renouvelant instantanément, implique un
mode d'audition non moins instantanée".

2- André Boucourechliev (Debussy la révolution subtile)

Le commentaire de Boulez reste, malgré sa brièveté et grâce
à sa concision, le plus fécond qui ait été fait à ce jour sur Jeux
et il faut longuement le citer: " La structure, riche d' inventions,
d'une complexité ondoyante, instaure une forme de pensée
extrêmement ductile, fondée sur la notion d'un temps irréversible;
pour l'entendre on n' a que le recours de se soumettre à son
développement, car une évolution constante des idées thématiques
écarte toute symétrie dans l' architecture, Jeux marque l' avènement
d'une forme musicale qui, se renouvelant instantanément, implique
un mode d'audition non moins instantané.

3- Edward Lockspeiser (Debussy)

... Jeux conserva longtemps la réputation d'une oeuvre secondaire, a
demi manquée, alors que notre époque y reconnaît l'un des suprêmes
chefs-d'oeuvre de son auteur, sa partition la plus audacieuse, la plus
généralement prophétique de l'évolution de la muque actuelle. Mais ses
premiers exégères vraiment lucides se nommaient Boulez ...Barraqué ...
Boucourechliev et quelques autres
[...]
Le regretté Bernd-Aloys Zimmermann en avait entrepris une analyse qui
en soulignait notamment la pensée préserielle

----------------------------------------------------------------------------
Un peu couards, ces messieurs qui n'ont d'autre idée que de recourir à
l'analyse de Bouboule

N' empêche, sur ce coup, le Boulez, il a tout compris et il sait l'expliquer avec clarté...

Il manque juste, au-delà de la sécheresse - relative - de ces analyses, l'aveu que
cette composition a aussi ce charme indéfinissable (harmonique? Instrumental?)
que l'on trouve tout au long du parcours de Claude de France

...Vous avez
Post by MELMOTH
évidemment deviné, Ô Amis mélosicoframciens©...J'ai parlé de *JEUX* de
l'Ami Claude de France...
Bizarre Melmothounet, j'ai l'impression, par moments, de faire chambre d'écho.

Serait-ce que je ne suis qu'une outre vide?

A voir...
Post by MELMOTH
Mais le Meilleur reste évidemment l'nregistrement depuis des Lustres
épuisé, introuvable, J'ai parlé de Celui du fabuleux *Jean TOULET*...On
ne peut en effet diriger cette Partition avec plus de Vivacité,
d'Intelligence, d'Attention aux Détails d'Articulation et de
Timbres...On ne peut qu'admirer le Modelé de la Pâte orchestrale,
l'Équilibre des Timbres, la Richesse des Nuances...Jeux inquiétants et
voluptueux qui Nous conduisent au Coeur du Mystère debussyste, qui Noue
emporte dans un Tourbillon à la Fois capricieux et irrésistible...Un
grand Merci à vous, Maestro TOULET !...
MénonMénon, c'est trop!

Jazzmicalement,

Jean Toulet - Qu'EstCeQueçaCache?
Alain CF
2023-10-22 10:28:50 UTC
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Post by Jean Toulet
1- Lucien Rebatet (une histoire de la musique)
Une parenthèse : quelqu'un a-t-il lu Rebatet par ici ? A titre personnel,
j'ai surmonté mon dégoût (pour quelques-unes de ses critiques, son vécu de
collaborateur, ses prises de positions) pour découvrir "Les Epis mûrs",
vie romancée d'un jeune musicien. Eh bien, ça me coûte de le dire, mais
c'est bien, très bien (et on y croise Enesco). Je ne parle pas des autres
livres qui ont leurs mérites et leurs défaut, car on s'éloignerait de la
musique.
Julien Duconlajoie
2023-10-22 11:43:46 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Post by Jean Toulet
1- Lucien Rebatet (une histoire de la musique)
Une parenthèse : quelqu'un a-t-il lu Rebatet par ici ?
Moi, et seulement son bouquin sur la musique ...
Une aversion particulière pour *Cherubini* et sa *Médée*
qui n'a cessé de m'étonner.

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