Discussion:
Oeuvre francaise
(trop ancien pour répondre)
Alain
2023-04-15 10:21:09 UTC
Permalink
Bonjour le forum,

Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ? Je veux dire par là, quel serait l'équivalent (à l'égard de leurs
nations respectives, toutes choses égales par ailleurs) des Pomp and
Circumstance d'Elgar, ou des Polonaises de Chopin, ou de la Rhapsody in
Blue, ou... vous avez compris.

Réponses spontanées si possible, on oublie les encyclopédies (et le machin
GPT).
--
Alain CF
Meledor
2023-04-15 11:22:01 UTC
Permalink
Post by Alain
Bonjour le forum,
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ? Je veux dire par là, quel serait l'équivalent (à l'égard de leurs
nations respectives, toutes choses égales par ailleurs) des Pomp and
Circumstance d'Elgar, ou des Polonaises de Chopin, ou de la Rhapsody in
Blue, ou... vous avez compris.
Réponses spontanées si possible, on oublie les encyclopédies (et le machin
GPT).
--
Alain CF
Selon moi, et sans réfléchir, le Boléro de Ravel. En réfléchissant un peu, Carmen de Bizet et encore un peu plus, les Sauvages de Rameau.
Meledor, garanti sans GPT
Alain CF
2023-04-15 13:56:02 UTC
Permalink
Post by Meledor
Selon moi, et sans réfléchir, le Boléro de Ravel. En réfléchissant un
peu, Carmen de Bizet et encore un peu plus, les Sauvages de Rameau.
Meledor, garanti sans GPT
Très intéressant. J'aurais dit pareil, sans penser à Rameau. Maintenant,ce
qui est piquant, c'est que le Boléro, comme Carmen, sont des musiques
inspirées par l'Espagne, et que la page de Rameau accompagne une histoire
exotique (des Amériques ?)
--
Alain CF
Meledor
2023-04-15 18:45:50 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Très intéressant. J'aurais dit pareil, sans penser à Rameau. Maintenant,ce
qui est piquant, c'est que le Boléro, comme Carmen, sont des musiques
inspirées par l'Espagne, et que la page de Rameau accompagne une histoire
exotique (des Amériques ?)
Alors après réflexion: la symphonie fantastique de Berlioz…
Alain CF
2023-04-16 08:21:18 UTC
Permalink
Post by Meledor
Alors après réflexion: la symphonie fantastique de Berlioz…
Oui, Berlioz. Son orchestre peut être puissant mais jamais "bruyant", ni
"pompeux" comme c'est facilement le cas avec des auteurs d'autres pays.
Très "esprit français" dans mon esprit. Peut-être suis-je l'objet de
préjugés, mais enfin, c'est le même genre de remarques qui me vient à
l'esprit en pensant à la Symphonie cévenole, ou à la symphonie de
Chausson, et à la plupart des pièces dites impressionnistes.
--
Alain CF
Alain CF
2023-04-16 17:25:46 UTC
Permalink
Alain CF :

...
Post by Alain CF
préjugés, mais enfin, c'est le même genre de remarques qui me vient à
l'esprit en pensant à la Symphonie cévenole, ou à la symphonie de
Chausson, et à la plupart des pièces dites impressionnistes.
... ou à Alexis de Castillon, à Satie, et quelques autres, mais peut-être
pas à César Franck.
--
Alain CF
MELMOTH
2023-04-15 11:57:45 UTC
Permalink
Post by Alain
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ?
Tout Rameau, Couperin, Chabrier, Ravel et Debussy !...
Richard Hachel
2023-04-15 12:02:31 UTC
Permalink
Post by MELMOTH
Post by Alain
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ?
Tout Rameau, Couperin, Chabrier, Ravel et Debussy !...
Je n'aurais jamais cru qu'on était si pauvre.

Comparé à l'apport de la littérature française, c'est rien du tout.

R.H.
Meledor
2023-04-15 13:13:58 UTC
Permalink
Richard, bonsoir

la question était au singulier: "Quelle œuvre..."
Richard Hachel
2023-04-15 15:58:21 UTC
Permalink
Post by Meledor
Richard, bonsoir
la question était au singulier: "Quelle œuvre..."
C'est ce que je dis.

Tu veux trouver quoi?

Je n'ai jamais rien entendu de plus chiant que le boléro de Ravel.

Ravel avait inventé la technique de la secte Moon bien avant l'heure.

"Répétez mille deux cent soixante fois : je suis un papillon".

A la fin, le mec ouvrait la fenêtre et voulait s'envoler.

R.H.
Coco63200
2023-04-15 19:00:07 UTC
Permalink
Post by Meledor
Richard, bonsoir
la question était au singulier: "Quelle œuvre..."
Je viens de découvrir la question.
Pour moi c'est du Berlioz: le Requien, la Grande Messe des Morts.
Alain CF
2023-04-16 09:13:05 UTC
Permalink
Post by Coco63200
Je viens de découvrir la question.
Pour moi c'est du Berlioz: le Requien, la Grande Messe des Morts.
Une oeuvre française chantée en latin ? Et pourquoi pas. Il est vrai qu'on
imagine mal ce Requiem avoir été écrit par un compatriote de Weber ou de
Mendelssohn.
--
Alain CF
Julien Duconlajoie
2023-04-16 18:36:48 UTC
Permalink
Post by Richard Hachel
Post by MELMOTH
Post by Alain
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ?
Tout Rameau, Couperin, Chabrier, Ravel et Debussy !...
Je n'aurais jamais cru qu'on était si pauvre.
Comparé à l'apport de la littérature française, c'est rien du tout.
R.H.
"Monsieur, si les Français avaient une musique , cela serait tant pis pour eux "
Alain CF
2023-04-22 08:37:36 UTC
Permalink
Post by Richard Hachel
Comparé à l'apport de la littérature française, c'est rien du tout.
Voilà qui fait penser à un passage célèbre du Silence de la Mer, de
Vercors, où s'exprime l'officier allemand Werner von Ebrennac. Un extrait
ici :
https://librairemlyon.com/2021/01/06/le-silence-a-la-mer-vercors/
--
Alain CF
Paul-Olivier Margail
2023-04-16 15:57:25 UTC
Permalink
Post by Alain
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ?
Extraire un seul opus de tout le répertoire français pour l'indiquer
comme étant "emblématique de la France" n'est pas à la portée de ceux
qui, comme moi, ont des connaissances réduites. Je pense qu'alors nous
pourrions être tentés de citer le morceau que nous amènerions avec nous
sur l'île déserte.

Ce n'est pas le cas pour moi et je choisis de citer un autre Requiem :
celui de Maurice Duruflé (1902-1986), composé en 1947. C'est
actuellement le Requiem français le plus joué au monde.

Pour expliquer mon choix en résumant un max, le compositeur a fait une
parfaite synthèse entre les exigences du chant grégorien (IXè siècle) et
l'esthétique de la musique classique de l'école française moderne.
Toutes les nuances musicales habitent l'ouvrage. Pour l'instrumentation,
cela va de la sonorité doucement interplanétaire du célesta ("in
paradisum") au mugissement pétaradant des trompettes ("domine Jesu
Christe" et "libera me"). Pour le chant, pareil : le "pie Jesu" est une
véritable demande apaisée alors que les plaintes du "domine Jesu
Christe" et du "libera me" sont de véritables tourments non contenus.

Sur YouTube, on ne trouve malheureusement que deux extraits de
l'enregistrement effectué par Duruflé lui-même :



La partition, quant à elle, se trouve là :



on peut y entendre Béatrice Uria-Monzon et Didier Henri.
--
P-Ol
Alain CF
2023-04-16 16:48:22 UTC
Permalink
Post by Paul-Olivier Margail
Post by Alain
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ?
Extraire un seul opus de tout le répertoire français pour l'indiquer
comme étant "emblématique de la France" n'est pas à la portée de ceux
qui, comme moi, ont des connaissances réduites.
Oh, je ne pense pas que tu sois celui qui as les plus réduites, par ici.
Cela dit, la question n'était pas une affaire de science personnelle, mais
plus "d’inconscient collectif". Évidemment je présume, sans faire
d'enquête, qu'on aurait sans grand mal des réponses du type : musique
emblématique de la Bohême ? Vltava ou la Fiancée vendue. De la Hongrie ?
Une Rhapsodie de Liszt. De la Finlande ? quelque chose de Sibelius
(seconde symphonie, Finlandia...) Et donc : de la France ?
Post by Paul-Olivier Margail
Je pense qu'alors nous
pourrions être tentés de citer le morceau que nous amènerions avec nous
sur l'île déserte.
celui de Maurice Duruflé (1902-1986), composé en 1947. C'est
actuellement le Requiem français le plus joué au monde.
Pour expliquer mon choix en résumant un max, le compositeur a fait une
parfaite synthèse entre les exigences du chant grégorien (IXè siècle) et
l'esthétique de la musique classique de l'école française moderne.
Toutes les nuances musicales habitent l'ouvrage. Pour l'instrumentation,
cela va de la sonorité doucement interplanétaire du célesta ("in
paradisum") au mugissement pétaradant des trompettes ("domine Jesu
Christe" et "libera me"). Pour le chant, pareil : le "pie Jesu" est une
véritable demande apaisée alors que les plaintes du "domine Jesu
Christe" et du "libera me" sont de véritables tourments non contenus.
Sur YouTube, on ne trouve malheureusement que deux extraits de
http://youtu.be/ErBdesNiVf0
http://youtu.be/XRzPi0CA1rg
on peut y entendre Béatrice Uria-Monzon et Didier Henri.
Ah, je vois que l'oeuvre est disponible au catalogue Spotify. Je l'ajoute
à ma liste d’écoute. Merci beaucoup. C'est une page que je ne connais pas
du tout.
--
Alain CF
Paul-Olivier Margail
2023-04-17 11:10:30 UTC
Permalink
Post by Alain
(...)
musique
emblématique de la Bohême ? Vltava ou la Fiancée vendue. De la Hongrie ?
Une Rhapsodie de Liszt. De la Finlande ? quelque chose de Sibelius
(seconde symphonie, Finlandia...)
Les Finlandais sont unanimes : le total chef d'œuvre de Sibelius est
"Luonnotar". C'est un poème symphonique pour soprano et orchestre. Il
faut essayer de l'écouter une fois (≈ 10 minutes) dans la version
radiodiffusée d'Elisabeth Schwarzkopf (dont c'était l'enregistrement
préféré), Helsinki 1955, à tout enregistrement studio trop policé.
Post by Alain
(...) Et donc : de la France ?
La Marseillaise !
--
P-Ol
Alain CF
2023-04-22 07:46:53 UTC
Permalink
Post by Paul-Olivier Margail
Les Finlandais sont unanimes : le total chef d'œuvre de Sibelius est
"Luonnotar". C'est un poème symphonique pour soprano et orchestre. Il
faut essayer de l'écouter une fois (≈ 10 minutes) dans la version
radiodiffusée d'Elisabeth Schwarzkopf (dont c'était l'enregistrement
préféré), Helsinki 1955, à tout enregistrement studio trop policé.
Et hop, mis dans la liste !
Post by Paul-Olivier Margail
Post by Alain
(...) Et donc : de la France ?
La Marseillaise !
Revue par Berlioz, bien entendu ! Qui se souvient de Barenboïm en plein
air, tandis que Mitterrand collectait les roses magiques au Panthéon ? Ou
d'un disque EMI avec Michel Plasson, quelques années plus tard ?
--
Alain CF
Alain CF
2023-04-22 08:20:03 UTC
Permalink
Post by Paul-Olivier Margail
celui de Maurice Duruflé (1902-1986), composé en 1947. C'est
actuellement le Requiem français le plus joué au monde.
Pour expliquer mon choix en résumant un max, le compositeur a fait une
parfaite synthèse entre les exigences du chant grégorien (IXè siècle) et
l'esthétique de la musique classique de l'école française moderne.
Toutes les nuances musicales habitent l'ouvrage. Pour l'instrumentation,
cela va de la sonorité doucement interplanétaire du célesta ("in
paradisum") au mugissement pétaradant des trompettes ("domine Jesu
Christe" et "libera me"). Pour le chant, pareil : le "pie Jesu" est une
véritable demande apaisée alors que les plaintes du "domine Jesu
Christe" et du "libera me" sont de véritables tourments non contenus.
Je l'ai écouté deux fois sans en avoir encore pris la mesure. C'est une
"musique hors du temps", suspendue dans les limbes, moderne sans être
moderniste. On est plus du côté de Fauré que de Berlioz. Je vais encore
l'écouter. Une belle révélation. Merci.
--
Alain CF
Julien Duconlajoie
2023-04-16 18:35:48 UTC
Permalink
Post by Alain
Bonjour le forum,
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ? Je veux dire par là, quel serait l'équivalent (à l'égard de leurs
nations respectives, toutes choses égales par ailleurs) des Pomp and
Circumstance d'Elgar, ou des Polonaises de Chopin, ou de la Rhapsody in
Blue, ou... vous avez compris.
" les sauvages des Indes Galantes " du divin *Rameau * et
*d'Eric Satie* ses gymnopédies et bien d'autres, du *St Saëns* entre autre ( son *Samson et Dalila* )
"mon cœur s'ouvre à ta voix "
Alain CF
2023-04-22 08:11:09 UTC
Permalink
" les sauvages des Indes Galantes " du divin *Rameau * et *d'Eric Satie*
ses gymnopédies et bien d'autres, du *St Saëns* entre autre ( son
*Samson et Dalila* )
"mon cœur s'ouvre à ta voix "
Sans aucun doute, ces oeuvres-là sont bien françaises (le concept est
glissant, ne me demandez pas pourquoi, mais j'ai le sentiment qu'elles
n'auraient pas pu être écrites de la même manière par un Britannique, ou
un Autrichien, etc.), et en même temps elles sont toutes inspirées par un
exotisme plus ou moins lointain. Après tout c'est peut-être aussi une
caractéristique française.

D'autres pages qui me viennent en tête : Bizet, l'Arlésienne, et
l'extraordinaire Apprenti Sorcier de Paul Dukas.
--
Alain CF
Julien Duconlajoie
2023-04-22 17:41:25 UTC
Permalink
Post by Alain CF
" les sauvages des Indes Galantes " du divin *Rameau * et *d'Eric Satie*
ses gymnopédies et bien d'autres, du *St Saëns* entre autre ( son
*Samson et Dalila* )
"mon cœur s'ouvre à ta voix "
Sans aucun doute, ces oeuvres-là sont bien françaises (le concept est
glissant, ne me demandez pas pourquoi, mais j'ai le sentiment qu'elles
n'auraient pas pu être écrites de la même manière par un Britannique, ou
un Autrichien, etc.), et en même temps elles sont toutes inspirées par un
exotisme plus ou moins lointain. Après tout c'est peut-être aussi une
caractéristique française.
D'autres pages qui me viennent en tête : Bizet, l'Arlésienne, et
l'extraordinaire Apprenti Sorcier de Paul Dukas.
--
Alain CF
oui ! d'accord totalement !
zenz
2023-04-16 19:35:29 UTC
Permalink
Post by Alain
Bonjour le forum,
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ? Je veux dire par là, quel serait l'équivalent (à l'égard de leurs
nations respectives, toutes choses égales par ailleurs) des Pomp and
Circumstance d'Elgar, ou des Polonaises de Chopin, ou de la Rhapsody in
Blue, ou... vous avez compris.
Réponses spontanées si possible, on oublie les encyclopédies (et le machin
GPT).
Le premier morceau qui m'est venu à l'esprit est le Carnaval des Animaux
de Saint-Saëns.

Après j'ai aussi pensé à Berlioz et à sa symphonie fantastique.
PaulAubrin
2023-04-16 20:29:15 UTC
Permalink
Post by Alain
Bonjour le forum,
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ? Je veux dire par là, quel serait l'équivalent (à l'égard de leurs
nations respectives, toutes choses égales par ailleurs) des Pomp and
Circumstance d'Elgar, ou des Polonaises de Chopin, ou de la Rhapsody in
Blue, ou... vous avez compris.
Réponses spontanées si possible, on oublie les encyclopédies (et le machin
GPT).
Rameau les Indes Galantes

Ad Musicam
2023-04-17 05:34:04 UTC
Permalink
Pierre Boulez: Dérive 2.
Sortez les fusils!
Jo Kerr
2023-04-17 15:48:09 UTC
Permalink
Le concerto pour Harpe de Jolivet.
--
Everybody lies, everybody dies (House MD)
Tout le monde ment, tout le monde meurt (Dr House)
billVesay
2023-04-17 22:37:48 UTC
Permalink
Le Te Deum de Charpentier.

Coco63200
2023-04-18 06:22:55 UTC
Permalink
Post by billVesay
Le Te Deum de Charpentier.
http://youtu.be/l213fHH6Z9Q
C'est vrai que ce fut l'hymne de la téloch pour l'Europe.
Alain CF
2023-04-22 08:12:22 UTC
Permalink
Le Te Deum de Charpentier. http://youtu.be/l213fHH6Z9Q
Hop, ajouté.
--
Alain CF
Alain CF
2023-04-22 07:49:47 UTC
Permalink
Post by Jo Kerr
Le concerto pour Harpe de Jolivet.
Tiens, j'avais son concerto pour trompette au bac. Connais pas celui pour
harpe, je le note.
--
Alain CF
Alain CF
2023-04-22 08:24:23 UTC
Permalink
Post by Ad Musicam
Pierre Boulez: Dérive 2.
Sortez les fusils!
Ah oui, c'est sûr qu'elle est plus française que la Dérive 1 !
(plaisanterie d'un ignorant)
--
Alain CF
Ad Musicam
2023-04-22 13:05:23 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Post by Ad Musicam
Pierre Boulez: Dérive 2.
Sortez les fusils!
Ah oui, c'est sûr qu'elle est plus française que la Dérive 1 !
(plaisanterie d'un ignorant)
--
Alain CF
J'en profite pour vous remercier pour le travail remarquable offert autour de la 9ème de Dvorak!
Dommage que l'émission sur France Musique soit si brève et ne permette pas de présenter davantage votre ouvrage!.

Pour ce qui est de Boulez, je suis sidéré de l'écart entre l'idée que je me faisais et ce que je découvre à l'écoute.
Musique extrêmement intuitive, envoutante et....sucrée! Rien à faire de savoir ou d'ignorance là-dedans!
J'attendais un bloc aride et je me promène au milieu d'une sorte de jardin très chatoyant.
Sans faire dans le cliché trop éculé, il me semble que "l'esprit musical français" se caractérise
par le sens de la couleur et du timbre miroitant sur lui même. En ce sens, la France se caractériserait moins par une oeuvre spécifique (un thème) que par une esthétique de la sonorité, un "savoir faire" sonore.
Nul doute que cet art culmine dans la science orchestrale du XXème avec Daphnis de Ravel et La mer de Debussy.
Mais l'oeuvre instrumentale de Boulez semble également porter à son aboutissement cet art du miroitement sonore à l'état pur, comme si tous les autres paramètres musicaux (aspects mélodiques, formels, rythmiques) venaient se focaliser sur ce scintillement sonore.
Dérive 1 a l'avantage d'être breve! Et c'est un véritable condensé de subtilité sonore, tout centré sur un trille!
Là encore, cela n'engage que mon écoute très libre et intuitive!
jtou...@free.fr
2023-04-22 17:12:36 UTC
Permalink
Post by Ad Musicam
Post by Ad Musicam
Pierre Boulez: Dérive 2.
Pour ce qui est de Boulez, je suis sidéré de l'écart entre l'idée que je me faisais et ce que je découvre à l'écoute.
Musique extrêmement intuitive, envoutante et....sucrée! Rien à faire de savoir ou d'ignorance là-dedans!
J'attendais un bloc aride et je me promène au milieu d'une sorte de jardin très chatoyant.
Chatoyant!!!... Voilà un terme parfaitement approprié.

J'avais défendu,il y a quelques années, cette musique avec la même surprise réjouie. C' était à propos du Marteau sans maître, avec seulement des réserves sur la deuxième partie, où la voix humaine gâchait un peu l'ensemble...

Heureux que je suis de compter un nouvel admirateur de Bouboule. Mais je ne crois pas que sa musique soit si intuitive que ça. Boulez est un scientifique qui a travaillé avec rigueur ses compositions et c'est son génie que de pouvoir extraire autant de scintillements d'une telle réflexion cérébrale.

Jazzmicalement,

Jean Toulet - BoulezienDeLaPremièreHeure
Julien Duconlajoie
2023-04-22 17:50:48 UTC
Permalink
Post by ***@free.fr
Post by Ad Musicam
Pierre Boulez: Dérive 2.
Chatoyant!!!... Voilà un terme parfaitement approprié.
Chatoyant pour *Boulez*, c'est comme dire Mignon pour *Wagner *
( le Président avec *Gabin de Verneuil*)
Ad Musicam
2023-04-22 19:22:50 UTC
Permalink
Post by Julien Duconlajoie
Post by ***@free.fr
Post by Ad Musicam
Pierre Boulez: Dérive 2.
Chatoyant!!!... Voilà un terme parfaitement approprié.
Chatoyant pour *Boulez*, c'est comme dire Mignon pour *Wagner *
( le Président avec *Gabin de Verneuil*)
Pour ma part, je ne me préoccupe et parle que de l'oeuvre, la musique que j'entends.
J'arrive bien trop "après le feu" pour le reste.
Oui: vraiment "chatoyant". Probablement pas les premières oeuvres que je connais vraiment mal et qui m'attirent peu, mais toute la seconde période, à partir de 1960. Vraiment chatoyant, très clair et miroitant dans la pure tradition de Ravel et Debussy, avec, d'ailleurs, la coloration orientaliste également typique de la musique française.
Quand au caractère "déductif-mathématique" j'avoue ne pas trop m'y fier.
Évidement, toute les hauteurs ou durées peuvent être déduites et s'interconnecter. Aucun doute sur ce travail de Boulez. Mais la mise en oeuvre de tout cela, tous ces nuages mis en relief, cette manière de travailler la matière sonore dans le scintillement, tout comme cette sensibilité des timbres instrumentaux à fleur de peau: cela ne relève pas du travail préparatoire déductif, mais bien d'une sensation intuitive des timbres et des plans sonores.....et c'est bien ce que l'on perçoit à l'arrivée !
Alain CF
2023-04-23 08:45:24 UTC
Permalink
Post by Julien Duconlajoie
( le Président avec *Gabin de Verneuil*)
L'occasion de rappeler (oui, je sais, on l'a déjà dit) la rencontre Gabin-
Gainsbourg-Dvorak dans Le Pacha :



(Cf. mesures 214 et suivantes du Finale de l'op. 95)
--
Alain CF
Julien Duconlajoie
2023-04-24 09:52:55 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Post by Julien Duconlajoie
( le Président avec *Gabin de Verneuil*)
L'occasion de rappeler (oui, je sais, on l'a déjà dit) la rencontre Gabin-
Requiem pour un con, oui !
Julien Duconlajoie
2023-04-22 17:47:40 UTC
Permalink
Post by Ad Musicam
Post by Alain CF
Post by Ad Musicam
Pierre Boulez: Dérive 2.
Sortez les fusils!
Ah oui, c'est sûr qu'elle est plus française que la Dérive 1 !
(plaisanterie d'un ignorant)
--
Alain CF
J'en profite pour vous remercier pour le travail remarquable offert autour de la 9ème de Dvorak!
Dommage que l'émission sur France Musique soit si brève et ne permette pas de présenter davantage votre ouvrage!.
Pour ce qui est de Boulez, je suis sidéré de l'écart entre l'idée que je me faisais et ce que je découvre à l'écoute.
Un" musicien" que je ne supporte pas du tout , un polémiste autoritaire , un censeur sans appel ..quant à l'Ircam
le secret professionnel m'oblige .... en un mot beuurck ! à écouter , son débat avec *Michel Sheinder* ...pathétique, et ayatollesque !
Alain CF
2023-04-23 07:40:25 UTC
Permalink
Post by Ad Musicam
J'en profite pour vous remercier pour le travail remarquable offert
autour de la 9ème de Dvorak!
Très honoré !
Post by Ad Musicam
Dommage que l'émission sur France Musique soit si brève et ne permette
pas de présenter davantage votre ouvrage!.
Oui, l'émission est courte, le format est ainsi, et l'insertion d'extraits
musicaux réduit encore le temps de parole (les extraits sont diffusés "en
direct" pendant l'entretien, les micros sont coupés, et pendant ce temps-
là il y a des discussions animées entre l'animateur et l'équipe technique,
ou avec l'invité, c'est souvent très drôle et cela permet de "chauffer"
l'atmosphère avant la prochaine question).

Bon, je remets ça la semaine prochaine avec Radio Prague, et je n'ai rien
révisé.

Au fait, quelqu"un saurait-il qui avait écrit l'ancien indicatif musical
de cette radio ? Une évocation ici : appels de cuivres, puis tutti
orchestral après 1 minute

Post by Ad Musicam
Pour ce qui est de Boulez, je suis sidéré de l'écart entre l'idée que je
me faisais et ce que je découvre à l'écoute.
Musique extrêmement intuitive, envoutante et....sucrée! Rien à faire de
savoir ou d'ignorance là-dedans!
J'attendais un bloc aride et je me promène au milieu d'une sorte de
jardin très chatoyant.
Sans faire dans le cliché trop éculé, il me semble que "l'esprit
musical français" se caractérise
par le sens de la couleur et du timbre miroitant sur lui même.
Boulez ? Mes tentatives antérieures ont échoué. C'est entendu, je
remettrai le couvert (après sous la couverture après tout c'est logique).
--
Alain CF
j***@free.fr
2023-04-18 07:10:17 UTC
Permalink
Post by Alain
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ?
À part Carmen, je ne vois pas d'opéra dans les réponses.
On pourrait citer tout Massenet.
Je choisis Le Cid, même si l'action se situe (aussi) en Espagne.
Coco63200
2023-04-18 12:29:47 UTC
Permalink
Post by j***@free.fr
Post by Alain
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ?
À part Carmen, je ne vois pas d'opéra dans les réponses.
On pourrait citer tout Massenet.
Je choisis Le Cid, même si l'action se situe (aussi) en Espagne.
Il a dit emblématique:
Effectivement Carmen, toutes musiques confondues.
Pierre
2023-04-20 20:47:33 UTC
Permalink
Post by Alain
Bonjour le forum,
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ? Je veux dire par là, quel serait l'équivalent (à l'égard de leurs
nations respectives, toutes choses égales par ailleurs) des Pomp and
Circumstance d'Elgar, ou des Polonaises de Chopin, ou de la Rhapsody in
Blue, ou... vous avez compris.
Réponses spontanées si possible, on oublie les encyclopédies (et le machin
GPT).
Sans la moindre hésitation : les Préludes de Debussy
MELMOTH
2023-04-21 11:16:24 UTC
Permalink
Post by Alain
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ? Je veux dire par là, quel serait l'équivalent (à l'égard de leurs
nations respectives, toutes choses égales par ailleurs) des Pomp and
Circumstance d'Elgar, ou des Polonaises de Chopin, ou de la Rhapsody in
Blue, ou... vous avez compris.
Le Concerto en sol de Ravel...


Alain CF
2023-04-22 08:44:12 UTC
Permalink
Post by MELMOTH
Le Concerto en sol de Ravel...
En partie inspiré par le jazz. Ce n'est ni un regret ni un reproche, je
continue de constater que beaucoup de pièces françaises emblématiques se
sont nourries d'influences lointaines, ou du moins étrangères. Je trouve
cela admirable.
--
Alain CF
MELMOTH
2023-04-22 10:28:40 UTC
Permalink
Post by Alain CF
En partie inspiré par le jazz
«Oui, le concerto en sol de Ravel a été influencé par le jazz. Ravel
était très intéressé par le jazz et les musiques populaires
américaines, qu'il a découvertes lors de ses voyages aux États-Unis
dans les années 1920.

Le concerto en sol a été composé en 1929 et présente des éléments de
jazz dans son rythme syncopé et dans certains de ses accords. Dans le
deuxième mouvement, par exemple, on peut entendre des passages qui
rappellent le style du jazz.

Cependant, il convient de noter que Ravel ne cherchait pas à imiter le
jazz de manière littérale, mais plutôt à l'incorporer dans son propre
style musical. Le résultat est un concerto qui est à la fois moderne et
distinctement "ravelien".»

...nous dit ce connard de gpt...
Alain CF
2023-04-23 08:13:26 UTC
Permalink
Post by MELMOTH
«Oui, le concerto en sol de Ravel a été influencé par le jazz. Ravel
était très intéressé par le jazz et les musiques populaires américaines,
qu'il a découvertes lors de ses voyages aux États-Unis dans les années
1920.
On se demande d'où ça sort. Ravel n'ignorait certainement pas la vogue des
cake-walks et des ragtimes (qui avaient inspiré, depuis bien des années,
Debussy (Children's corner), Satie, etc.)

Il est assez facile, avec un peu de patience, d'obliger ce robot habile
mais stupide à admettre ses erreurs. Il invente des faits, donne des
références inconnues, avec un aplomb digne d'un Don Giovanni triomphant,
mais quand vous le coincez, là il se dégonfle lamentablement et devient
aussi piteux qu'un Leporello face à la statua gentillissima.
--
Alain CF
Alain CF
2023-06-04 18:58:51 UTC
Permalink
Cela dit, je n'ai peut-être pas eu toutes les réponses, ou bien je les ai
oubliées, corrigez-moi, mais je m'interroge.

Personne n'a cité l'un des auteurs français les plus universellement
connus, à savoir Jacques Offenbach ?

Français par naturalisation, on le sait, et par l'humour décapant de son
œuvre - mais a-t-il écrit de la musique /française/ ? Pour le dire
autrement : pensez-vous qu'on puisse citer /La Vie parisienne/ comme
exemple typique de musique française ?
Alain CF
2023-06-10 19:10:34 UTC
Permalink
Bonsoir à tous,

Je ne sais si le message que j'ai posté dans le long fil sur la musique
"spontanément française" a été publié, je le redonne ici et attends vos
réponses avec un immense intérêt.
Post by Alain CF
Cela dit, je n'ai peut-être pas eu toutes les réponses, ou bien je les
ai oubliées, corrigez-moi, mais je m'interroge.
Personne n'a cité l'un des auteurs français les plus universellement
connus, à savoir Jacques Offenbach ?
Français par naturalisation, on le sait, et par l'humour décapant de son
œuvre - mais a-t-il écrit de la musique /française/ ? Pour le dire
autrement : pensez-vous qu'on puisse citer /La Vie parisienne/ comme
exemple typique de musique française ?
Coco63200
2023-06-11 07:30:05 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Bonsoir à tous,
Je ne sais si le message que j'ai posté dans le long fil sur la musique
"spontanément française" a été publié, je le redonne ici et attends vos
réponses avec un immense intérêt.
Post by Alain CF
Cela dit, je n'ai peut-être pas eu toutes les réponses, ou bien je les
ai oubliées, corrigez-moi, mais je m'interroge.
Personne n'a cité l'un des auteurs français les plus universellement
connus, à savoir Jacques Offenbach ?
Français par naturalisation, on le sait, et par l'humour décapant de son
œuvre - mais a-t-il écrit de la musique /française/ ? Pour le dire
autrement : pensez-vous qu'on puisse citer /La Vie parisienne/ comme
exemple typique de musique française ?
Pour moi c'est de la musique parisienne, mais elle ne rayonne pas pas
comme musique française.
Offenbach fait partie des artistes dont la production s'est développée
à Paris, comme les peintres (étrangers).On peut reconnaître que ce
pays, la France, et Paris en particulier, a permis la reconnaissance de
bien des talents. Maintenant ce mouvement se passe ailleurs, aux US
peut-être.
J'espère que je ne choque personne.
B.
Alain CF
2023-06-11 08:01:15 UTC
Permalink
Post by Coco63200
Pour moi c'est de la musique parisienne, mais elle ne rayonne pas pas
comme musique française.
Tiens, de la musique parisienne. Je n'y aurais pas pensé. J'ajoute le
concept au dossier.
Post by Coco63200
Offenbach fait partie des artistes dont la production s'est développée à
Paris, comme les peintres (étrangers).On peut reconnaître que ce pays,
la France, et Paris en particulier, a permis la reconnaissance de bien
des talents. Maintenant ce mouvement se passe ailleurs, aux US
peut-être.
J'espère que je ne choque personne.
Je crois pouvoir affirmer qu'on a lu plus choquant dans ce forum.
Alain CF
2023-06-17 09:12:51 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Post by Coco63200
Pour moi c'est de la musique parisienne, mais elle ne rayonne pas pas
comme musique française.
Tiens, de la musique parisienne. Je n'y aurais pas pensé. J'ajoute le
concept au dossier.
J'y songe, puisqu'on parle de "musique parisienne", existe-t-il d'autres
exemples de musique qualifiées d'après une ville ? Voyons... On parle bien
de "musique viennoise", il est vrai, et les valses de Strauss, à mon
souvenir, ne sont pas liées dans la littérature à la "musique
autrichienne", enfin, pas aussi systématiquement qu'à la "musique
viennoise". On peut le comprendre. Et sinon ? La musique de Gershwin
pourrait être new-yorkaise plutôt qu'américaine (par opposition, par
exemple, à celle de Copland), sans que je sache si cette distinction
existe dans les faits.
6320063200
2023-06-26 17:01:54 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Post by Alain CF
Post by Coco63200
Pour moi c'est de la musique parisienne, mais elle ne rayonne pas pas
comme musique française.
Tiens, de la musique parisienne. Je n'y aurais pas pensé. J'ajoute le
concept au dossier.
J'y songe, puisqu'on parle de "musique parisienne", existe-t-il d'autres
exemples de musique qualifiées d'après une ville ? Voyons... On parle bien
de "musique viennoise", il est vrai, et les valses de Strauss, à mon
souvenir, ne sont pas liées dans la littérature à la "musique
autrichienne", enfin, pas aussi systématiquement qu'à la "musique
viennoise". On peut le comprendre. Et sinon ? La musique de Gershwin
pourrait être new-yorkaise plutôt qu'américaine (par opposition, par
exemple, à celle de Copland), sans que je sache si cette distinction
existe dans les faits.
Peut-être pas d'une ville, mais Bizet et Milhaud du Midi...?
Alain CF
2023-07-02 08:32:44 UTC
Permalink
Post by 6320063200
Peut-être pas d'une ville, mais Bizet et Milhaud du Midi...?
Spontanément, je me dis qu'il y a du vrai dans cette pensée, et un peu
moins spontanément je me demande si l'hypothèse s'applique au-delà de
l'Arlésienne et de la Suite provençale.
Paul-Olivier Margail
2023-07-03 08:33:22 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Post by 6320063200
Peut-être pas d'une ville, mais Bizet et Milhaud du Midi...?
Spontanément, je me dis qu'il y a du vrai dans cette pensée, et un peu
moins spontanément je me demande si l'hypothèse s'applique au-delà de
l'Arlésienne et de la Suite provençale.
Dans ce cas-là, tu pourrais alors penser à l'examen de passage de
"Mireille", l'opéra de Charles Gounod, inspiré du poème épique de
Frédéric Mistral (Mirèio). Tout se passe en Provence, la scène finale se
déroule dans la plaine de la Crau (géographiquement située entre Arles
et Les Saintes Maries de la mer). Ayant eu connaissance du projet de
Gounod, Mistral lui proposa de venir s'installer en Provence pour la
composition, ce que fit Gounod.
Voici comment commence la "Mirèio" de Mistral :

Je chante une jeune fille de Provence,
Dans les amours de sa jeunesse,
À travers la Crau, vers la mer, dans les blés,
Humble élève du grand Homère, je veux suivre ses pas.

véritable hommage à Virgile qui commence ainsi sa phénoménale Énéide :
"Arma virumque cano" (je chante les armes et l'homme").
--
P-Ol, amoureux de l'amour
Alain CF
2023-09-16 08:40:51 UTC
Permalink
Post by Paul-Olivier Margail
Dans ce cas-là, tu pourrais alors penser à l'examen de passage de
"Mireille", l'opéra de Charles Gounod, inspiré du poème épique de
Frédéric Mistral (Mirèio). Tout se passe en Provence, la scène finale se
déroule dans la plaine de la Crau (géographiquement située entre Arles
et Les Saintes Maries de la mer). Ayant eu connaissance du projet de
Gounod, Mistral lui proposa de venir s'installer en Provence pour la
composition, ce que fit Gounod.
Je chante une jeune fille de Provence,
Dans les amours de sa jeunesse,
À travers la Crau, vers la mer, dans les blés,
Humble élève du grand Homère, je veux suivre ses pas.
"Arma virumque cano" (je chante les armes et l'homme").
Très pertinent. Je ne sais pas si quelqu'un avait cité Gounod dans ce fil.
Je ne connais pas les opéras (ah, si Roméo et Juliette), un peu ses
oratorios et sa musique instrumentale. Sa petite symphonie pour vents me
semble bien française, mais ça fait des lustres sur je ne l'ai plus
écoutée. Et peut être aussi ses symphonies pour orchestre.
Paul-Olivier Margail
2023-09-17 08:56:16 UTC
Permalink
(... Mireille, opéra de charles Gounod)
Très pertinent. Je ne sais pas si quelqu'un avait cité Gounod dans ce fil.
Je ne connais pas les opéras (ah, si Roméo et Juliette), un peu ses
oratorios et sa musique instrumentale. Sa petite symphonie pour vents me
semble bien française, mais ça fait des lustres sur je ne l'ai plus
écoutée. Et peut être aussi ses symphonies pour orchestre.
Le festival d'art lyrique d'Aix en Provence a donné Mireille le 24
juillet 1954 dans le décor naturel du Val d'Enfer situé dans la commune
des Baux de Provence. Le Val d'Enfer est cité au 3è acte de l'opéra.
C'est le repaire de la sorcière Taven et le cadre est somptueux. Un
enregistrement a été effectué suite à cette unique représentation avec,
dans les rôles-titres Jeanette Vivalda et Nicolaï Gedda sous la
direction d'André Cluytens :


Val d'Enfer (Wikipedia) : <https://fr.wikipedia.org/wiki/Val_d%27Enfer>

24/07/1654 (article de Musica, 1955) :
<https://www.artlyriquefr.fr/dicos/enregistrements%20-%20distributions/M
ireille%20integrale%201954.htm>

Les plus grandes Mireille françaises ont été (ordre alphabétique) :
Géori Boué, Andrée Esposito, Andréa Guiot, Janette Vivalda. Leurs
témoignages audios ne sont pas géniaux, sauf celui de Vivalda, à peu
près à 1:53:30 dans l'intégrale Cluytens. Pour se faire une bonne idée
de la voix péremptoire exigée pour Mireille, il faut écouter Mirella
Freni dans (l'interminable) air de la Crau* sous la direction, en 1979,
de Michel Plasson :


-bien qu'Andrée Esposito a été aussi époustouflante dans le rôle et
principalement dans cet air qui arrive au... 5è acte !- :


*la Crau : plaine quasi désertique qui relie Arles aux
Saintes-Maries-de-la-Mer (et que j'adore traverser deux fois par an mais
en voiture, pas sur le ventre, comme Mireille). Toute la Camargue étant
rattachée à la commune d'Arles, cette dernière est donc la plus vaste
commune de France.

Enfin, ÉriK Satie a fait un superbe clin d'œil à Gounod. On sait assez
bien qu'il a parodié les musiques de Chopin (Marche funèbre), Schubert,
Debussy et autres. On sait moins que sa mélodie "le Chapelier" commence
par les mêmes notes que le duo Mireille/Vincent : sa phrase musicale "le
chapelier s'étonne" est le clone exact du début de la chanson de Magali
"la brise est douce et parfumée" de Gounod.

Satie (par Jessye Norman) :


Gounod (par Andrée Esposito et Alain Vanzo) :



-- P-Ol, heureux petit berger

Paul-Olivier Margail
2023-06-11 07:36:42 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Je ne sais si le message que j'ai posté dans le long fil sur la musique
"spontanément française" a été publié, je le redonne ici et attends vos
réponses avec un immense intérêt.
Chez moi, oui, il a été vu (et lu) et j'ajoute que dans le message
initial tu précisais : "Réponses spontanées si possible, on oublie les
encyclopédies (et le machin GPT)."

En réponse à
Post by Alain CF
Français par naturalisation, on le sait, et par l'humour décapant de son
œuvre - mais a-t-il écrit de la musique /française/ ? Pour le dire
autrement : pensez-vous qu'on puisse citer /La Vie parisienne/ comme
exemple typique de musique française ?
pour moi, c'est définitivement non. Et même la pièce de théâtre qui a
inspiré l'opéra bouffe ne peut être considérée comme représentant
quelque chose de typiquement français : Paris n'est que notre capitale
avec ses leurres et ses "veuillez agréer l'expression de mes
débectations distinguées". La France, c'est partou(ze)t (1) ailleurs et
ça n'est donc pas condensable en un seul ouvrage.

De plus, concernant Offenbach et la totalité de son œuvre chantée, on ne
peut pas ne considérer que "La vie parisienne" et ignorer l'immensité de
son génie qui se révèle et se développe depuis son "Ba-Ta-Clan" (premier
opus) jusqu'aux "Contes d'Hoffmann" (dernier opus). Cela nous ferait
passer à côté du cancan de l'Orphée; des couplets de La grande duchesse
("dites lui", "voici le sabre" -par Régine Crespin et michel Plasson-,
la "Gazette du prince Paul"); de La Périchole, pour ce qui est des
œuvres les plus connues.

Il va falloir que tu cherches encore un peu pour répondre à ta question…
:-)

(1) "partou(ze)t" : n'oublie pas, concernant Offenbach, d'écouter sur
YouTube une des centaines d'interprétations de la Barcarolle des Contes
d'Hoffmann, cette véritable invitation à la sensualité sexuelle
plurielle. Cinq ou six restent mes préférées mais à une personne
débutante, j'indiquerais ces deux fois 3 minutes de régal d'une musique
française pour un tableau vénitien :

Exceptionnellement chantée par deux mezzos :


Suggestivement mise en scène :

--
P-Ol
Alain CF
2023-06-11 08:28:54 UTC
Permalink
Post by Paul-Olivier Margail
Post by Alain CF
Je ne sais si le message que j'ai posté dans le long fil sur la musique
"spontanément française" a été publié, je le redonne ici et attends vos
réponses avec un immense intérêt.
Chez moi, oui, il a été vu (et lu) et j'ajoute que dans le message
initial tu précisais : "Réponses spontanées si possible, on oublie les
encyclopédies (et le machin GPT)."
Merci de me lire.
Post by Paul-Olivier Margail
En réponse à
Post by Alain CF
Français par naturalisation, on le sait, et par l'humour décapant de
son œuvre - mais a-t-il écrit de la musique /française/ ? Pour le dire
autrement : pensez-vous qu'on puisse citer /La Vie parisienne/ comme
exemple typique de musique française ?
pour moi, c'est définitivement non. Et même la pièce de théâtre qui a
inspiré l'opéra bouffe ne peut être considérée comme représentant
quelque chose de typiquement français : Paris n'est que notre capitale
avec ses leurres et ses "veuillez agréer l'expression de mes
débectations distinguées". La France, c'est partou(ze)t (1) ailleurs et
ça n'est donc pas condensable en un seul ouvrage.
Naturellement. Il s'agissait de creuser ce constat : personne n'a cité
d'oeuvre d'Offenbach (La Vie parisienne, par exemple) en réponse spontanée
à la question initiale. Je me demande pourquoi et ta réponse, comme celle
de Coco63200, apporte quelques indices.
Post by Paul-Olivier Margail
De plus, concernant Offenbach et la totalité de son œuvre chantée, on ne
peut pas ne considérer que "La vie parisienne" et ignorer l'immensité de
son génie qui se révèle et se développe depuis son "Ba-Ta-Clan" (premier
opus) jusqu'aux "Contes d'Hoffmann" (dernier opus). Cela nous ferait
passer à côté du cancan de l'Orphée; des couplets de La grande duchesse
("dites lui", "voici le sabre" -par Régine Crespin et michel Plasson-,
la "Gazette du prince Paul"); de La Périchole, pour ce qui est des
œuvres les plus connues.
Oui.

J'y pense, pardonnez cette parenthèse, qu'il n'y a pas si longtemps,
Google Maps, quand il affichait le plan du cimetière de Montmartre,
mettait aussitôt en évidence la tombe de Dalida, comme s'il s'agissait du
plus grand génie de la musique qui fût inhumé en ce lieu. J'aime beaucoup
Dalida, mais tout-à-fait entre nous, je préfère Berlioz, et quelques
autres. J'ai donc ajouté à la carte une belle série de grands noms.
Certains ont été retenus par Google. Parmi eux, Offenbach.

https://goo.gl/maps/jKrbYHveA6U19tkA6
Post by Paul-Olivier Margail
Il va falloir que tu cherches encore un peu pour répondre à ta question…
:-)
Tant mieux. J'adore la recherche.
Post by Paul-Olivier Margail
(1) "partou(ze)t" : n'oublie pas, concernant Offenbach, d'écouter sur
YouTube une des centaines d'interprétations de la Barcarolle des Contes
d'Hoffmann, cette véritable invitation à la sensualité sexuelle
plurielle. Cinq ou six restent mes préférées mais à une personne
débutante, j'indiquerais ces deux fois 3 minutes de régal d'une musique
http://youtu.be/qZxWXGbCGnI
http://youtu.be/wFIRGzDZxgQ
Merci, je vais voir ça. J'avais découvert ces Contes par Bonynge et
l'Orchestre de la Suisse Romande (je ne sais pas ce qu'en aurait pensé
Ansermet).
Coco63200
2023-06-11 12:23:38 UTC
Permalink
Post by Paul-Olivier Margail
Post by Alain CF
Je ne sais si le message que j'ai posté dans le long fil sur la musique
"spontanément française" a été publié, je le redonne ici et attends vos
réponses avec un immense intérêt.
Chez moi, oui, il a été vu (et lu) et j'ajoute que dans le message
initial tu précisais : "Réponses spontanées si possible, on oublie les
encyclopédies (et le machin GPT)." (le minou qu'a pété)
En réponse à
Post by Alain CF
Français par naturalisation, on le sait, et par l'humour décapant de son
œuvre - mais a-t-il écrit de la musique /française/ ? Pour le dire
autrement : pensez-vous qu'on puisse citer /La Vie parisienne/ comme
exemple typique de musique française ?
pour moi, c'est définitivement non. Et même la pièce de théâtre qui a
inspiré l'opéra bouffe ne peut être considérée comme représentant
quelque chose de typiquement français : Paris n'est que notre capitale
avec ses leurres et ses "veuillez agréer l'expression de mes
débectations distinguées". La France, c'est partou(ze)t (1) ailleurs et
ça n'est donc pas condensable en un seul ouvrage.
De plus, concernant Offenbach et la totalité de son œuvre chantée, on ne
peut pas ne considérer que "La vie parisienne" et ignorer l'immensité de
son génie qui se révèle et se développe depuis son "Ba-Ta-Clan" (premier
opus) jusqu'aux "Contes d'Hoffmann" (dernier opus). Cela nous ferait
passer à côté du cancan de l'Orphée; des couplets de La grande duchesse
("dites lui", "voici le sabre" -par Régine Crespin et michel Plasson-,
la "Gazette du prince Paul"); de La Périchole, pour ce qui est des
œuvres les plus connues.
Il va falloir que tu cherches encore un peu pour répondre à ta question…
:-)
(1) "partou(ze)t" : n'oublie pas, concernant Offenbach, d'écouter sur
YouTube une des centaines d'interprétations de la Barcarolle des Contes
d'Hoffmann, cette véritable invitation à la sensualité sexuelle
plurielle. Cinq ou six restent mes préférées mais à une personne
débutante, j'indiquerais ces deux fois 3 minutes de régal d'une musique
http://youtu.be/qZxWXGbCGnI
http://youtu.be/wFIRGzDZxgQ
Paul & Mick Victor
2023-05-27 20:27:48 UTC
Permalink
Post by Alain
Bonjour le forum,
Quelle pièce de musique classique est, selon vous, emblématique de la
France ?
Salut à vous, gens du forum ! Oh, comme je vous ai négligés, mes gueux !
J'avais même fini par ne plus vous lire du tout. L'éloignement, les
épreuves, la maladie, la camarde qui frappe à la porte, les amis, les
parents qui un à un disparaissent, la peau qui se ride, les cheveux qui
tombent, la grimace du toubib qui lit le résultat des dernières
analyses, la vieillerie, toussa... Et vous, ingrats, vous m'avez oublié.
Loin des yeux, loin du cœur, mais c'est la vie, c'est normal, rien à
dire. Et voilà qu'après tant d'années, au hasard d'une recherche sur
Internet, je retombe sur un vieux fil du forum, et, de vieux fils en
vieilles aiguilles, je vous retrouve aujourd'hui, toujours fidèles au
poste, les anciens, ceux qui ont connu la création de framc, du temps
où, consciencieusement, Bruno Cornec postait chaque mois une charte que
personne ne lisait. Salut donc à vous, Melmoth, Alain CF, Jean Toulet,
Paul-Olivier Margail, Olivier Miakinen, et tous les autres, et les
disparus, et les oubliés, et les nouveaux, tous les musilomanes qui ont
fait vivre ce forum et continuent vaille que vaille à l'alimenter.

Si j'interviens ici, après un si long silence, c'est que ce fil sur la
musique française me parle tout particulièrement. Voilà si longtemps que
je vis loin de la France, dans un pays qui m'accueille, avec
bienveillance, certes, mais d'abord et avant tout sous d'impératives
conditions de ressources, et dont, malgré ma meilleure volonté, je n'ai
jamais réussi à apprécier ni la musique, ni la cuisine. Tel Charles
d'Orléans, en regardant vers le païs de France, j'ai parfois, sous les
palmiers, comme un pincement nostalgique, quelque chose qui chante au loin,

Une chanson des temps passés
Parle d'un chevalier blessé,
D'une rose sur la chaussée
Et d'un corsage délacé...

Qu'est-ce qu'il disait, déjà, m'sieur l'président ? « Il n'y a pas de
culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse ».
Bien évidemment, il a dit une connerie. Il y a peut-être, sans doute,
une culture en France, mais faut-il être sourd, inculte, aveugle ou
décérébré par quelque idéologie mondialiste pour ne pas admettre qu'il y
a aussi, et surtout, une culture française, une belle et riche culture,
tellement riche et tellement belle qu'on peut, sans exagérer, lui
décerner une majuscule, à cette Khulture. Tiens, par exemple, m'sieur le
président, il y a une peinture française. Tu crois qu'un Allemand aurait
pu peindre l'Embarquement pour Cythère ? qu'un Japonais aurait pu
brosser le Pont de Mantes comme Corot ? (j'affectionne particulièrement
ce tableau, que j'ai découvert adolescent en illustration d'une pochette
de disque du 1er quatuor avec piano de Fauré, musique ô combien
française). Tu crois qu'un Mexicain aurait pu peindre comme Seurat le
Dimanche après-midi à l'île de la Grande-Jatte dont une reproduction
illumine un de mes murs, en face d'un ciel interminable d'Eugène Boudin
(eh oui, normal dans ma région étrangère, tiens, voilà du Boudin !).

Il y a, bien sûr, une poésie française, m'sieur le président. Dites-moi
où, dans quel pays, un poète aurait pu écrire :

Ah, je meurs ! Ah, baise-moi !
Ah, maîtresse, approche-toi !
Tu fuis comme faon qui tremble.
Au moins souffre que ma main
S'ébatte un peu dans ton sein,
Ou plus bas, si bon te semble.

et quelle poétesse aurait été assez salope pour lui répondre :

Baise m’encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise.

T'imagines une Anglaise écrire ça ? Shocking ! Ou une Polonaise ? Tu
connais des Polonaises salopes à ce point, toi ? Allons, allons, soyons
sérieux !

Et il y a, bien sûr, c'est là que je voulais en venir, une musique
française, qui chemine à travers les siècles, tantôt visible, tantôt
souterraine, parfois fourvoyée, hélas, une "fraîche et limpide rivière
qui s'appelle la tradition française et qui se glisse sous le théâtre
musical comme la Grange-Batelière sous le Palais Garnier" pour reprendre
la belle formule de Vuillermoz. Évidemment, cette tradition française,
on finit par ne plus la voir à force d'avoir le nez dessus. Lorsqu'on
vit au milieu, qu'on est immergé dedans, elle fait partie du décor, on
n'y fait plus attention. Mais lorsqu'on la contemple avec un peu de
recul, un peu de distance, elle scintille comme une étoile dans
l'immensité du firmament. Et du recul, de la distance, faites-moi
confiance, mes gueux ! J'en ai ! Quelques milliers de kilomètres...

Je suis né en France, (un accident de capote - anglaise évidemment, donc
forcément perfide. Une capote nationale n'eût pas eu ce comportement
fourbe et je n'aurais jamais vu le jour), d'un père Français de France
et d'une mère Française de France. D'un côté, c'était la Normandie,
camembert et calvados, Maupassant et Guillaume le Conquérant. De
l'autre, c'était l'Ardèche, les huguenots, les châtaignes et les fiers
frères Montgolfier. Mes grands-parents étaient Français de France. Et
mes arrière-grands parents aussi. Je suis donc ce qu'on appelle un
Français de souche, même s'il est probable qu'il ne faudrait pas
remonter très avant dans ma généalogie, comme dans celle de la plupart
mes compatriotes, pour trouver un métèque, un étranger venu jadis,
baluchon sur l'épaule, faire son trou dans ce beau pays.

Avec quoi crée-t-on une identité nationale ? ? Une devise ? un hymne
poisseux de sanguinpur, un drapeau, une équipe de foot ? un chanteur
primé à l'Eurovision ? la poule au pot, le pot au feu, la blanquette de
veau ou le cassoulet ? Coco Chanel ? Alain Delon ? quelques figurines
historiques repeintes et relouquées dans les vieux livres d'histoire,
Clovis, la Pucelle, le Bayard sans peur et sans reproche, le Petit
caporal, le bon roi Henri IV, le cruel et rusé Louis XI (dit le Prudent)
qui mit La Balue en cage, Pasteur vaccinant le berger Jupille, le
gendarme Merda (rires) fracassant la mâchoire de Robespierre, Paris vaut
bien une messe, souviens-toi du vase de Soissons, tu montreras ma tête
au peuple, qu'ils mangent de la brioche, tirez les premiers, messieurs
les Anglais, tu trembles, carcasse, le jour où nos belles couleurs
flotteront sur la cathédrale de Strasbourg, de quoi faire se gausser les
plus jeunes et tirer quelques larmes aux vieux cons, mais sans doute un
peu de tout cela quand même. On créé une identité nationale avec une
langue, une histoire, une culture et une population. Si je suis Français
(et je le reste même au bout du monde, - Prairie adieu, mon espérance,
adieu belle herbe, adieu les blés -, je veux et je peux vivre en
harmonie avec tous les peuples, en respectant scrupuleusement leurs us,
leurs coutumes et leurs croyances, en partageant leur étrange nourriture
(avec modération), mais il m'est impossible de me dissoudre dans une
identité qui ne sera jamais la mienne, le voudrais-je, je ne le pourrais
pas, si je suis Français, disais-je, c'est beaucoup par ce fil invisible
qui relie Villon, Ronsard, Charlemagne, Aragon, Berlioz, Lavoisier,
Daguerre, Jaurès, Molière, Trenet, Racine, Voltaire, Courbet, Ampère,
Saint-Exupéry, Diderot, Marie Curie, Bourvil, Hugo, Brassens, Jaurès,
Delacroix, Vercingétorix, Astérix, Beaumarchais, Musset, Péguy, Le Nain,
Auguste Renoir, Jean Renoir, Coluche, Marcel Proust, Chrétien de Troyes,
Degas, Claudel, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Apollinaire, Cézanne,
Prévert, Desnos, Couperin, Lino Ventura l'Italien, Rousseau le Genevois,
Manet, Ravel, Cosette et Jean Valjean, Béranger, Chénier, Chateaubriand,
Lamartine, un raton-laveur, Molière (comment ? je l'ai déjà dit ?) et...
Poulenc (Francis).

C'est là que je voulais en venir. Je vais parler de Poulenc (Francis).
Vous pouvez prendre des notes, m'sieur le président.

En créant la Société Nationale de Musique en 1871, Saint-Saëns et
Bussine voulurent combattre l'influence germanique où se fourvoyait
l'Ars Gallica et remettre la musique française sur la voie tracée depuis
le Jeu de Robin et Marion, Janequin, Lully le rital, Couperin et Rameau.
L'initiative fut un succès, et même si les jeunes têtes brûlées de la
génération montante se moquèrent un peu des vieilles barbes de la
Nationale, il est évident que Ravel, Debussy, le Groupe des Six, et même
Messiaen leur doivent beaucoup.

Mozart n'aimait guère la France, et l'accueil poli que lui réserva Paris
en 1778 le blessa peut-être davantage qu'une franche hostilité. "Si l'on
était dans un lieu où les gens ont des oreilles, un cœur pour sentir, où
l'on comprend un tout petit quelque chose à la musique, et où l'on a un
peu goût, je rirais de bon cœur de tout cela. Mais je suis entouré de
bêtes et d'animaux (pour ce qui est de la musique). Comment pourrait-il
en être autrement, d'ailleurs, ils ne se comportent pas autrement dans
toutes leurs actions, amours et passions." La langue française,
insupportable et "impossible à chanter" ne trouve pas grâce à ses yeux.
La "saleté incroyable" de Paris le révulse (que dirait-il aujourd'hui,
si j'en juge par les images qui me parviennent ?). Quant à Voltaire,
esprit français s'il en fut, avec toutes les qualités et les défauts que
cela implique, le jugement de Wolfgang est sans appel : "Voltaire, ce
mécréant et fieffé coquin, est crevé pour ainsi dire comme un chien -
comme une bête. - Voilà sa récompense !" Si Mozart reste malgré tout
dans cet enfer, en priant dieu de lui donner le courage de supporter
toutes ces horreurs et de ne pas lui gâter le goût au contact de tels
rustres, c'est uniquement "pour se faire honneur et pour faire honneur à
la nation allemande". Un sacrifice patriotique, en quelque sorte.

Mozart était sévère, et un peu injuste. Il aurait certainement partagé
beaucoup d'idées de Voltaire, son frère en maçonnerie. L'esprit français
est volontiers décrit comme brillant, mais superficiel, dilettante,
frivole et futile. On lui reconnaît, en revanche, une certaine élégance.
Il n'a pas le goût des grandes passions théâtrales et sonores à la mode
italienne, il n'a pas la rigueur et le sérieux - d'aucuns diront : la
lourdeur - de l'esprit allemand. Dans l'imagerie populaire
internationale, forcément réductrice et caricaturale, l'Italien est
comédien un peu hystérique, l'Espagnol fier et ombrageux, l'Allemand
rigide et discipliné, l'Anglais flegmatique, et le Français versatile,
une grande gueule qui n'a finalement pas grand-chose à dire, peu fiable
et insouciant. En France, c'est bien connu, tout finit par des chansons,
et lors des révolutions qui ensanglantent les places publiques, c'est au
son du violon que les têtes tombent dans le son des paniers. Vive le
son, vive le son ! Poulenc, "le plus français des musiciens français",
selon Jean Roy, était capable du meilleur et du pire. Mystique, il
pouvait atteindre des sommets dans son art, en témoignent ses Litanies à
la Vierge Noire, son Stabat Mater ou ses Quatre motets pour un temps de
pénitence. Canaille, il ne reculait pas devant l'appel vulgaire d'un
cornet à piston ou d'une trompe d'automobile, d'une valse chaloupée ou
d'une chanson paillarde. Un signe de croix par-ci, une main au cul
par-là. Un "moine-voyou" en quelque sorte comme, paraît-il, il s'était
surnommé lui-même.

Je savoure dans la musique de Poulenc les oxymores d'une gaîté toujours
voilée, d'une grave futilité, d'une frivolité profonde, et j'y devine,
rêveur, les ciels pastels d'Île-de-France, ni tout à fait bleus, ni tout
à fait gris, les sous-bois proprets des forêts civilisées où l'on ne se
perd jamais, car il y a toujours une buvette ombragée au détour d'un
sentier, un caboulot où coule un petit vin frais, (de celui qu'on ne
trouve pas dans le commerce parce que le patron le fait venir
directement de la propriété de son beau-frère). J'aime parcourir les
allées bien droites et bien ratissées des jardins à la française,
bordées de Vénus en plâtre et d'ifs taillés en cônes, et si me
parviennent au loin les échos d'une chasse à courre, je ne m'inquiète
pas trop pour la biche aux abois, c'est plus sûrement une cocotte du
Moulin-Rouge qu'un tendre cervidé. Entre le monastère et la guinguette
des bords de Marne, la musique de Poulenc mêle les moines recueillis et
austères de l'abbaye voisine au joyeux populo en bras de chemise et en
canotier qui pique-nique sur l'herbe. C'est un peu de java débraillée
qui s'invite au Petit Trianon, c'est Max Linder ou Babar qui passent -
ils ne font que passer - dans le marbre des tragédies de Corneille.

À trois siècles d'intervalle, dans les allées d'un jardin à la française
qui devait ressembler à celui qu'il avait fait aménager devant sa maison
du Grand Côteau, près d'Amboise, dans cette région de Touraine qu'on
appelle joliment le Jardin de France, Poulenc ne pouvait pas ne pas
croiser un jour ou l'autre les pas du bon La Fontaine. Le fabuliste
mérite sans doute, lui aussi, le titre de plus français des poètes
français, et de seul poète, peut-être - avec Racine - dans un siècle de
versificateurs. Il a, comme Poulenc, cette gravité un peu désabusée,
cette nonchalance rêveuse, cette pudeur de ne pas montrer ses larmes et
de sourire alors qu'il voudrait pleurer, et ce goût plus gaulois que
français pour la grasse gaudriole, la cuisse avenante, le corsage
opulent et la farce libertine.

Cette rencontre eut lieu entre 1940 et 1942, aux heures les plus sombres
de l'Occupation. Elle a donné "Les Animaux modèles", à l'origine un
ballet illustrant des fables, qui fut réduit en une suite d'orchestre
composée d'une introduction et d'une conclusion encadrant quatre fables.
Le ballet intégral a été enregistré pour Timpani par Jonathan Darlington
et l'Orchestre Philharmonique du Luxembourg. La suite d'orchestre a été
interprétée par Georges Prêtre et l'Orchestre de la Société des Concerts
du Conservatoire, version de référence. Le double Cd EMI consacré aux
oeuvres symphoniques de Poulenc par Prêtre est d'ailleurs un document
que tout musilomane se doit de posséder.

Des quatre fables qui constituent la suite, je garderai la Mort et le
Bûcheron, à mon avis, la plus achevée. Du côté du poète, vingt vers
admirables de concision, un bijou ciselé par un maître orfèvre du langage.

Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.

Je vais te faire une confidence : je le connais, ce bûcheron. Tout droit
sorti d'un tableau de Le Nain, c'est un de mes ancêtres, c'est
certainement un des tiens aussi. Depuis le Moyen Âge, depuis la nuit des
temps, il marche gémissant et courbé, écrasé sous le poids de son
fardeau, c'est le Pauvre Martin, pauvre misère, de Georges Brassens,
c'est le croquant, le jacques-bonhomme, le vilain, le cul-terreux, le
péquenaud, le bouseux qui vit de la terre et la fait vivre.

Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier, et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.

Mais le tableau est décidément trop sombre pour Poulenc l'optimiste.
Même si quatre coups de l'orchestre viennent ponctuer par deux fois la
quadruple malédiction "Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts",
le délicieux Andantino qui constitue le passage central de l'œuvre
suggère davantage la nostalgie du temps passé que le tragique désespoir
du temps présent. Ce hautbois charmeur a décidément la voix trop tendre,
trop rêveuse et trop sensuelle pour inciter à la mort. On est en France,
c'est pour de rire, ce n'est qu'une fable, malgré quelques notes de
trombone qui voudraient nous en faire accroire. Pour qui écoute bien, il
y a au loin, très loin, des souvenirs de chansons enfantines et celui
qui a le nez très fin percevra peut-être une très légère odeur de
moules-frites qui l'invitera à s'asseoir à la terrasse d'une guinguette
au bord de l'eau. Aussi, lorsque le bûcheron appellera la mort en
sifflant trois fois, on sait d'avance qu'il ne lui demandera pas le
trépas libérateur.

Il appelle la mort, elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire
C'est, dit-il, afin de m'aider
À recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes.
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.

Il y a quelque chose d'indéfinissable dans les détours de la mélodie,
dans les cadences, je ne saurais l'analyser précisément, mais c'est pour
moi une évidence : c'est de la musique française, jusqu'au plus humble
soupir, jusqu'à la queue de la plus modeste croche. Ces Animaux modèles
me confortent dans le sentiment d'être Français, et, même si je n'y suis
pour rien, j'en suis tout de même un peu fier. La musique de Poulenc
tisse pour moi un lien sensible avec celle de Couperin, dont les jolis
titres des pièces pour clavecin, les Idées heureuses, la Tendre Fanchon,
les Petites crémières de Bagnolet, le Tic-Toc-Choc ou les Maillotins, la
Marche des Gris-Vêtus, chantent comme les vers des fables du bon La
Fontaine.

J'ai écrit ce texte en reprenant des bribes d'une ancienne contribution
postée ici voici une douzaine d'année. En la relisant, le constat est
accablant. T'es trop vieux, pépère ! Tu n'y comprends plus rien.
Vétuste, archaïque, Paul & Mick. Obsolète, le bougre, caduc, périmé, bon
pour le rebut, voilà belle lurette que sa date limite de consommation
est dépassée. Cul par-dessus tête, l'enfoiré. Il se disait de gauche,
l'apôtre, ah ouiche ! poudre aux yeux ! Il nous a bien eus ! En fait, ça
saute aux yeux, il est d'extrême-droite, le salaud. Ce nationalisme
exacerbé, ça en dit long sur l’infamie du bonhomme. Tu trouves pas que
ça a quelque chose d'indécent, d'obscène, ce déballage de lieux communs
qui suinte de cébolafrance ? tu vas voir qu'il va nous réciter du Péguy
ou nous chanter du Trenet, si on ne l'arrête pas. Sûr qu'il lorgne du
côté de la Marine, ou pire, du côté du Zemmour. Il nous inflige une
tartine imbuvable d'une centaine de lignes dégoulinantes de nostalgie
foireuse, l'apôtre du cétémieuzavant, il nous fait l'apologie d'un
compositeur suprémaciste blanc qui a composé - horreur - une Rapsodie
nègre (j'ai lu qu'au Québec, le mot était devenu tellement choquant,
tellement infect, tellement dégueulasse, qu'on doit dire désormais "le
mot qui commence par N", comme si, rien que le fait de prononcer cette
saloperie te remplissait la bouche de pus et de sanie. Et Poulenc n'a
pas pris de gant. Il a composé, textuellement, une Rapsodie nègre. Vous
avez bien lu ! De quoi le bannir de toute Histoire de la musique
officielle, et débaptiser tous les conservatoires ou les collèges qui
portent son nom, pour les appeler, par exemple, Joseph Bologne de
Saint-Georges, un compositeur mot qui commence par un N, donc
politiquement acceptable. Et dans toute cette logorrhée, pas un mot sur
le réchauffement climatique, pas un mot sur les minorités opprimées,
rien sur les glorieuses luttes LGBTQ+++++, il nous parle de blanquette
de veau sans un pleur pour le pauvre ruminant arraché à l'amour
maternel, et sans une allusion à l'empreinte carbone désastreuse du
plat. Pourri !

Gen.te.s du forum, je comprends que vous vous sentiez révolté.e.s et
offensé.e.s. Jeunes lecteur.rice, oubliez ce fatras d'insanités et
pardonnez à P&MV, iel est vieux.eille, iel n'est qu'un.e sale con.ne
binaire cisgenre et toussa.

J'écrivais : on crée une identité nationale avec une langue, une
histoire, une culture et une population. La langue, elles est massacrée,
laminée, inclusivée ; l'histoire, elle est falsifiée, trafiquée,
réécrite, et les statues sont déboulonnées (t'imagines que dans mon
livre d'histoire d'écolier, il y avait un chapitre sur Dupleix et
Montcalm, et un autre sur Bugeaud et la conquête de l'Algérie ? Tu vois
le barouf que ça ferait, aujourd'hui, époque où Macdonald est un
hamburger plutôt qu'un général d'Empire ? La culture, elle est méprisée,
superbement ignorée, voire rejetée, c'est aujourd'hui whatsapp, tik-tok,
le rap et Chatgpt. Quant à la population... Ça y est, la boucle est
bouclée, tu vas voir qu'il va nous parler de grand remplacement,
l'ignoble ! Alors, vous croyez que l'identité nationale - ou ce qu'il en
reste - pourra s'en remettre ? Ben non. Il est trop tard. Pour moi,
j'arrive au bout du chemin, bien plus près de la table des matières que
de la préface. Il me reste Poulenc, et la consolation de ne pas avoir eu
d'enfants. Jeter des mômes dans l'enfer orwellien qui s'annonce, quelle
horreur !

Allons, allons, terminons par un peu d'optimisme en cette époque épique
et opaque et changeons de méridien. J'avais, en son temps d'enfance,
célébré la miraculeuse Aimi Kobayashi, petite pianiste prodige japonaise
qui te balançait, à neuf ou dix ans, un concerto de Mozart, un nocturne
de Chopin ou une Arabesque de Debussy avec une musicalité et une
technique qui laissaient pantois les plus exigeants. Que devient-elle ?
À presque 30 ans, force est de constater qu'elle fait une carrière en
demi-teinte, 4ème ex-aequo au concours Chopin 2015 (c'est déjà bien,
certes, mais dans les concours internationaux, seule la première place
peut laisser espérer une carrière, et encore, ce n'est qu'un faible
espoir). Elle a enregistré quatre disques, qui n'ont pas fait
l'unanimité, jugés trop sages, trop conventionnels, trop ceci, pas assez
cela. C'est le drame des enfants prodiges. On peut être en avance de
plusieurs années sur ses petits camarades, lorsqu'on atteint 18 ans, les
petits camarades vous ont rattrapés, et l'on se retrouve sans avantage
particulier dans la compétition internationale. Et qui sait même si le
statut d'enfant prodige ne constitue pas un handicap aux yeux de
l'opinion, toujours critique envers ce qui la dépasse ? Ben oui, quand
tu regardes tes mômes avachis sur le canapé en train de tapoter sur leur
smartphone, et que t'en vois d'autres qui sont capables de telles
performances, tu te poses des questions, c'est fatal. Alors tu cherches
des consolations, tu discrédites ces bambins lunaires que tu qualifies
de singes savants, et, inconsciemment, tu leur en veux un peu : oui,
d'accord, ils savent faire bouger leurs oreilles, mais ces gamins
sont-ils heureux ? Ne les oblige-t-on pas à travailler comme des forçats
et à sacrifier leur enfance ? Leur motivation n'est-elle pas davantage
l'ambition, voire l'appât du gain de leurs parents ? Ne va-t-on pas en
faire des aigris ? des ratés ? Mes mômes sont cons, d'accord, mais au
moins ils sont heureux, parfaitement intégrés à la médiocrité et à la
bêtise ambiantes. Le site officiel d'Aimi nous apprend qu'elle a fait du
cinéma, et qu'aujourd'hui elle va se marier et attend un bébé.
Souhaitons-lui tout le bonheur du monde.

Et pour nous souvenir de ces moments ineffables (de La Fontaine) :


Et dans un impromptu de Chopin, à 11 ans (c'était un bis de concert.
Avancez de 2 minutes pour couper les applaudissements).


C'est d'une autre que je voudrais parler ici. Elle est Japonaise aussi,
elle porte le même type de robe avec un gros nœunœud dans le dos, la
mode fillette ne semble pas avoir beaucoup évolué au Japon, et elle
s'appelle Himari Yoshimura, elle joue du violon comme jamais Paganini
n'a été capable d'en jouer à 10 ans. Elle a déjà à son répertoire
plusieurs concertos, dont Paganini, Tchaïkovsky, Mendelssohn, etc. Je me
suis inscrit à son fan-club, ceci vaut tous les éloges.

Les Chants bohémiens de Sarasate :


Le concerto de Tchaïkovsky :


Vous en trouverez d'autres sur Youtube, si ça vous intéresse. Et si ça
ne vous intéresse pas, c'est votre droit, je vous salue quand même et
vous dis, à bientôt… peut-être.
--
Paul & Mick Victor
sénile
DB
2023-05-28 17:58:03 UTC
Permalink
Post by Paul & Mick Victor
Salut à vous, gens du forum ! Oh, comme je vous ai négligés, mes gueux
Jour trois fois béni où l'on te relit. Je croyais sincèrement sur la
foi de rumeurs que tu étais mort, là-bas, loin de notre chère culture
française, même si tu en emportes et en véhicules de gros morceaux avec
toi pour la route...
J'ai savouré ton logorrhéïque dithyrambe de notre belle culture, qu'on
voit peut-être mieux de loin que plongé dedans, comme tu le fais
observer. J'écoute assez souvent les programmes musicaux de BBB3, et la
culture française y est très à l'honneur chez nos voisins, et il n'y a
bien que sur cette chaîne qu'on passe allègrement de Couperin et Ravel
à Piaf, Trenet et Brassens. Et Poulenc est bien là, par exemple tous
les dimanches matin avec une page de Babar, lue en anglais.
Julien Duconlajoie
2023-05-29 10:24:00 UTC
Permalink
Le dimanche 28 mai 2023 à 19:58:07 UTC+2, DB a écrit :


Je croyais sincèrement sur la
Post by DB
foi de rumeurs que tu étais mort, là-bas, loin de notre chère culture
française,"
Une indication de notre cher *Melmoth* égal à lui-même
Alain CF
2023-05-29 15:38:35 UTC
Permalink
Bonjour à tous,

Bizarre, le serveur de news que j'utilise ne me délivre pas la moitié des
messages. Je m'en suis rendu compte en allant regarder du côté de chez
Google Groups, où je prends connaissance du retour à la vie, non de Lelio,
mais de Paul & Mick. Heureuse nouvelle !

Il me reste à trouver une alternative aux newsgroups de Free. Tiens, je
vais aller dénicher un ancien message d'Olivier avec plein de conseils.
--
Alain CF
MELMOTH
2023-05-29 15:52:58 UTC
Permalink
Post by Alain CF
où je prends connaissance du retour à la vie, non de Lelio,
mais de *Paul & Mick*. Heureuse nouvelle !
????...
Ressuscité ?...
Tu peux préciser ?...
Julien Duconlajoie
2023-06-01 08:49:43 UTC
Permalink
Post by MELMOTH
Post by Alain CF
où je prends connaissance du retour à la vie, non de Lelio,
mais de *Paul & Mick*. Heureuse nouvelle !
????...
Ressuscité ?...
Tu peux préciser ?...
Surréaliste.. C'est lui qui diffuse l'annonce de sa mort , et c'est
lui , qui lui demande de préciser ...
Paul & Mick Victor
2023-05-29 19:23:37 UTC
Permalink
Post by Alain CF
Bizarre, le serveur de news que j'utilise ne me délivre pas la moitié des
messages.
Cela ne vient pas forcément de ton serveur. Il y a effectivement eu un
problème avec mon message, qui n'apparaît pas sur tous les serveurs.
C'est sans doute parce que je l'ai envoyé avec Thunderbird, le mailer
que j'utilise pour mon courrier, mais qui est très mal fichu pour les
newsgroups, qui a buggé et qui m'a fait pas mal ramer (ou bien je ne le
maîtrise pas suffisamment et j'ai manqué quelque chose dans la
configuration). Je pense que ça ira mieux en utilisant Mesnews,
beaucoup plus intuitif et performant. Je ne reposte pas ma brillante
contribution. On pourra la lire, si on le souhaite, sur Google Groups
ou sur Narkive
https://fr.rec.arts.musique.classique.narkive.com/7mvr6Cp1/oeuvre-francaise#post47
--
Paul & Mick Victor
dubitatif
j***@free.fr
2023-05-30 16:42:59 UTC
Permalink
Je ne reposte pas ma brillante contribution. On pourra la lire,
si on le souhaite, sur Google Groups ou sur Narkive
https://fr.rec.arts.musique.classique.narkive.com/7mvr6Cp1/oeuvre-francaise#post47
--
Paul & Mick Victor
Merci infiniment d'être revenu !
La renaissance de ce forum est un véritable miracle !
MELMOTH
2023-05-30 22:35:50 UTC
Permalink
Post by j***@free.fr
Merci infiniment d'être revenu !
La renaissance de ce forum est un véritable miracle !
Ouais...Bon...Faut pas crier trop vite, hein...
Après tout, Rien ne prouve que c'est le *VRAI* Victor...Ça reste à
démontrer...Un clone de ChatGPT, sans doute...
Coco63200
2023-05-31 06:32:15 UTC
Permalink
Post by Paul & Mick Victor
Post by Alain CF
Bizarre, le serveur de news que j'utilise ne me délivre pas la moitié des
messages.
Cela ne vient pas forcément de ton serveur. Il y a effectivement eu un
problème avec mon message, qui n'apparaît pas sur tous les serveurs. C'est
sans doute parce que je l'ai envoyé avec Thunderbird, le mailer que j'utilise
pour mon courrier, mais qui est très mal fichu pour les newsgroups, qui a
buggé et qui m'a fait pas mal ramer (ou bien je ne le maîtrise pas
suffisamment et j'ai manqué quelque chose dans la configuration). Je pense
que ça ira mieux en utilisant Mesnews, beaucoup plus intuitif et performant.
Je ne reposte pas ma brillante contribution. On pourra la lire, si on le
souhaite, sur Google Groups ou sur Narkive
https://fr.rec.arts.musique.classique.narkive.com/7mvr6Cp1/oeuvre-francaise#post47
Bonjour paul & Mick,
heureux de retrouver le rédacteur inspiré de tant de textes que je
conserve précieusement.
Bebert
Paul-Olivier Margail
2023-05-31 18:44:40 UTC
Permalink
Post by Paul & Mick Victor
(...)
--
Paul & Mick Victor
dubitatif
Nous allons pouvoir monter le club des déglingués à retours itératifs !

Je n'aime pas parler de moi mais pour une fois... J'ai été hospitalisé
le 6 janvier en urgence absolue avec pronostic vital engagé. On m'a
donné un appareil de téléphone pour dire adieu à mes proches et puis le
miracle est arrivé : je suis encore là. Depuis le 12 février, je suis
passé 3 fois sur le billard et mon chirurgien qui a de l'humour m'a
programmé le 29 juin (St Paul) pour une 4è intervention suivie le 12
juillet (St Olivier) d'une 5è et dernière. J'ai tellement de sondes, de
tuyaux dans le corps et de capteurs à l'extérieur que quand je marche on
croirait entendre un métronome cacochyme...

J'ai eu plaisir à te lire à nouveau (toujours aussi disert !) et
j'espère que tu reviendras régulièrement. Merci à Alain d'avoir lancé ce
fil de discussion.

Pour fêter l'évènement, je vais décongeler une portion de Vache qui rit
et déboucher une bouteille de cidre que j'ai laissée au soleil pendant
toute ton absence. Du Poulenc ? Ah putain, c'est à se la prendre et se
la mordre !!!
--
P-Ol
DB
2023-06-01 08:37:10 UTC
Permalink
Post by Paul-Olivier Margail
Post by Paul & Mick Victor
(...)
--
Paul & Mick Victor
dubitatif
Nous allons pouvoir monter le club des déglingués à retours itératifs !
Je n'aime pas parler de moi mais pour une fois... J'ai été hospitalisé
le 6 janvier en urgence absolue avec pronostic vital engagé. On m'a
donné un appareil de téléphone pour dire adieu à mes proches et puis le
miracle est arrivé : je suis encore là. Depuis le 12 février, je suis
passé 3 fois sur le billard et mon chirurgien qui a de l'humour m'a
programmé le 29 juin (St Paul) pour une 4è intervention suivie le 12
juillet (St Olivier) d'une 5è et dernière. J'ai tellement de sondes, de
tuyaux dans le corps et de capteurs à l'extérieur que quand je marche on
croirait entendre un métronome cacochyme...
J'ai eu plaisir à te lire à nouveau (toujours aussi disert !) et
j'espère que tu reviendras régulièrement. Merci à Alain d'avoir lancé ce
fil de discussion.
Pour fêter l'évènement, je vais décongeler une portion de Vache qui rit
et déboucher une bouteille de cidre que j'ai laissée au soleil pendant
toute ton absence. Du Poulenc ? Ah putain, c'est à se la prendre et se
la mordre !!!
Eh ben, belle résistance. Félicitations et tous mes voeux de prompt
rétablissement.
Alain CF
2023-06-02 17:32:43 UTC
Permalink
Post by Paul-Olivier Margail
Je n'aime pas parler de moi mais pour une fois... J'ai été hospitalisé
le 6 janvier en urgence absolue avec pronostic vital engagé. On m'a
donné un appareil de téléphone pour dire adieu à mes proches et puis le
miracle est arrivé : je suis encore là. Depuis le 12 février, je suis
passé 3 fois sur le billard et mon chirurgien qui a de l'humour m'a
programmé le 29 juin (St Paul) pour une 4è intervention suivie le 12
juillet (St Olivier) d'une 5è et dernière. J'ai tellement de sondes, de
tuyaux dans le corps et de capteurs à l'extérieur que quand je marche on
croirait entendre un métronome cacochyme...
Cacochyme, mais vivant. J'ai ouvert une Leffe pour célébrer l'événement.
Sacrée histoire ! Courage et tous mes voeux !
--
Alain CF
Paul-Olivier Margail
2023-05-29 20:28:59 UTC
Permalink
Post by Alain CF
(...)
où je prends connaissance du retour à la vie, non de Lelio,
mais de Paul & Mick. Heureuse nouvelle !
Sérieux ?
--
P-Ol
Alain CF
2023-05-30 16:54:42 UTC
Permalink
Post by Paul-Olivier Margail
Post by Alain CF
où je prends connaissance du retour à la vie, non de Lelio,
mais de Paul & Mick. Heureuse nouvelle !
Sérieux ?
Ta question, tout comme celle de Melmoth, me conforte dans l'idée qui y a
comme un malaise dans le monde merveilleux de l'usenet. Votre lecteur de
news ne vous a pas délivré tous les messages de ce fil, c'est ça ?

Pour le vérifier rendez-vous au bout du lien donné par PMV :
https://fr.rec.arts.musique.classique.narkive.com/7mvr6Cp1/oeuvre-
francaise#post47

ou encore sur les groupes Google :

https://groups.google.com/g/fr.rec.arts.musique.classique/c/euY6CA__0dk/m/
1RbXksrtAQAJ

Je m'aperçois au passage que j'ai raté un certain nombre de messages,
certains m'étant adressés, et qui n'ont de ce fait pas reçu de réponse.
Désolé si j'ai pu passer pour le derniers des gougnafiers. Il est délicat
de converser si l'outil ne délivre qu'un post sur deux.

Olivier avait posté l'adresse http://usenet-fr.yakakwatik.org/ pour
trouver des serveurs. J'ai sollicité un compte auprès de news.gegeweb.org,
pas de réponse cette heure. Toutes les idées sont les bienvenues.
--
Alain CF
Paul & Mick Victor
2023-05-30 17:21:59 UTC
Permalink
Post by Alain CF
J'ai sollicité un compte auprès de news.gegeweb.org,
pas de réponse cette heure. Toutes les idées sont les bienvenues.
J'avais un compte gegeweb qui fonctionnait très bien, mais que je
n'avais plus utilisé depuis de nombreuses années. Lorsque j'ai voulu le
réactiver, mon id et mon mot de passe n'étaient plus reconnus (ce qui
est après tout compréhensible après tant de temps, mais peut-être aussi
ne fonctionne-t-il plus ? La page d'accueil indique ©2003-2019). Dans
le doute, j'ai demandé un compte à
http://pasdenom.info//news.html
et j'ai reçu, rapidement et très aimablement, les paramètres d'accès à
ce serveur, qui semble tout à fait performant.
--
Paul & Mick Victor
Je dis ça, je dis rien
Alain CF
2023-06-02 17:24:42 UTC
Permalink
Paul & Mick Victor  :

...
doute, j'ai demandé un compte à http://pasdenom.info//news.html et j'ai
reçu, rapidement et très aimablement, les paramètres d'accès à ce
serveur, qui semble tout à fait performant.
Oui, très bon conseil, je viens de recevoir les identifiants et ceci est
mon premier message pasdenom.
--
Pas de signature
Alain CF
2023-05-31 16:54:42 UTC
Permalink
Paul & Mick Victor :

"J'avais un compte gegeweb qui fonctionnait très bien, mais que je
n'avais plus utilisé depuis de nombreuses années. Lorsque j'ai voulu le
réactiver, mon id et mon mot de passe n'étaient plus reconnus (ce qui
est après tout compréhensible après tant de temps, mais peut-être aussi
ne fonctionne-t-il plus ? La page d'accueil indique ©2003-2019). Dans
le doute, j'ai demandé un compte à
http://pasdenom.info//news.html
et j'ai reçu, rapidement et très aimablement, les paramètres d'accès à
ce serveur, qui semble tout à fait performant."

Merci pour la recommandation. J'ai donc écrit à pasdenom.info. Pour
l'heure, c'est pasdereponse.info. ça ne bouge pas non plus du côté de
gegeweb, et me voilà réduit à répondre à des messages fantômes que je
récupère dans un monde parallèle, tel un personnage de l'Invention de
Morel.
--
Alain CF
MELMOTH
2023-05-31 17:09:31 UTC
Permalink
Post by Alain CF
ça ne bouge pas non plus du côté de
gegeweb,
Le serveur "gegeweb" semble avoir disparu des Radars de l'Usenet
(depuis pas loin d'un An)...
Paul-Olivier Margail
2023-05-31 18:44:39 UTC
Permalink
Post by Alain CF
(...)
Ta question, tout comme celle de Melmoth, me conforte dans l'idée qui y a
comme un malaise dans le monde merveilleux de l'usenet. Votre lecteur de
news ne vous a pas délivré tous les messages de ce fil, c'est ça ?
Je pense plutôt que c'est le fournisseur ("free", pour moi), non pas le
lecteur.
Post by Alain CF
https://fr.rec.arts.musique.classique.narkive.com/7mvr6Cp1/oeuvre-
francaise#post47
Merci, infiniment !
--
P-Ol
Ad Musicam
2023-05-29 07:04:21 UTC
Permalink
Post by Paul & Mick Victor
Salut à vous, gens du forum ! Oh, comme je vous ai négligés, mes gueux !
Nouveau gueux-venu en la Noble FRAMC, je vous beugle bien haut la chanson d'Orkenise de Poulenc, fenêtres, portes et pont-levis ouverts et baissés.
Si ma braillardise ne traverse pas l'océan, je compte sur Cuenod pour finir de vous l'apporter!

Et les gardes de la ville
Courant sus au va-nu-pieds:
‘Qu’ emportes-tu de la ville?’
‘J’y laisse mon coeur entier.’


Julien Duconlajoie
2023-05-29 10:26:10 UTC
Permalink
Le samedi 27 mai 2023 à 22:29:00 UTC+2, Paul & Mick Victor a écrit :

bé, il n'est pas mort donc..la preuve ..
Meledor
2023-05-29 11:14:55 UTC
Permalink
Post by Paul & Mick Victor
Salut à vous, gens du forum ! Oh, comme je vous ai négligés, mes gueux !
J'avais même fini par ne plus vous lire du tout. L'éloignement, les
épreuves, la maladie, la camarde qui frappe à la porte, les amis, les
parents qui un à un disparaissent, la peau qui se ride, les cheveux qui
tombent, la grimace du toubib qui lit le résultat des dernières
analyses, la vieillerie, toussa... Et vous, ingrats, vous m'avez oublié.
Loin des yeux, loin du cœur, mais c'est la vie, c'est normal, rien à
dire. ....
Paul & Mick Victor
sénile
Bonjour P&M,
une joie de te lire!
merci de cet article, et à la vie de nous offrir de telles opportunités. Et non nous n'avons pas oublié. Sur ce point tu te trompes. Les liens avec autrui nous tiennent, même virtuels...

Aujourd'hui sur France Musique, plusieurs pièces de François Couperin, par Zuzana Ruzickova que je ne connaissais pas, enregistrement 1967. J'ai bien apprécié. Comme le concerto pour clavecin de Martinu dont un extrait a été diffusé ensuite.
Meledor
reconnaissant
"celui qui ne vit nullement pour autrui, ne vit guère pour lui" (Montaigne, livre III chapitre X, sur la façon de mesnager sa volonté)
Loading...